On les appelle Aztèques, mais eux se sont toujours désignés comme Mexica. Si le premier terme a été « inventé » par un explorateur européen au XIXe siècle, se répandant rapidement en Europe, le second est conforme à la zone géographique où cet empire s’implanta entre les XIIIe et XIVe siècles. Et parce qu’il fut directement en contact avec les Conquistadors, ce dernier demeure aujourd’hui l’un des mieux connus de Mésoamérique. La nouvelle exposition du musée du quai Branly s’intéresse donc à cette civilisation grâce aux fouilles menées au Templo Mayor. Investigué dès 1978, il se situait au cœur de Tenochtitlan, l’actuelle Mexico. Depuis, le Projet Templo Mayor (INAH) a permis de cerner davantage cet édifice, d’identifier quatorze autres structures environnantes et 209 offrandes, fort originales, dédiées aux divinités, et ici exposées pour la première fois. Un monde merveilleux qui éblouit les Espagnols à leur arrivée et qui continue de nous fasciner.
Sculpture de l’aigle Cuauhxicalli
Accueillant le visiteur au début de l’exposition, cette sculpture d’avant-corps d’aigle royal a été découverte en 1985 et tout de suite associée à une construction préhispanique adjacente au Templo Mayor. La cavité circulaire située sur son dos l’identifie comme un récipient à offrandes, utilisé pour le dépôt des cœurs d’humains sacrifiés lors de cérémonies. Malgré son bec brisé, cette œuvre demeure, grâce à sa monumentalité et à ses plumes délicatement sculptées, l’un des plus spectaculaires et célèbres exemples de ce type de réalisations.
Figurine du dieu Huitzilopochtli
Pour les Mexica, les guerriers se réincarnaient sous la forme de colibri (ou oiseau-mouche). Cette petite réalisation montre Huitzilopochtli (littéralement « le colibri de gauche »), dieu tribal et solaire de la guerre. Il porte un colibri dans son dos ; une tête de serpent remplace sa jambe gauche, il tient un propulseur dans sa main gauche et un couteau de sacrifice est visible sur son épaule gauche. Un bouclier rond cache sa main droite et est décoré de six plumes circulaires, de trois cordes horizontales et d’une bannière. Il s’agit de la seule représentation connue en ronde-bosse de ce dieu.
Céramique du dieu Olla Tlaloc
Cette céramique est ornée d’un masque en haut-relief représentant Tlaloc, le dieu de la pluie. Les Mexica composent son visage grâce à deux serpents entrelacés, qui suivent les traits des sourcils, des yeux puis du nez, leurs têtes se faisant face là où se situe la bouche. Le dieu porte une coiffe à quatre pics, qui symbolisent les collines où il gardait l’eau, et deux boucles d’oreilles rectangulaires avec un pendant. L’œuvre a été trouvée dans l’Offrande 21 du Templo Mayor de Tenochtitlan et contenait plusieurs coquillages en nacre et des perles en pierre verte, ces dernières étant, comme la couleur bleue de la glaçure, des symboles de l’eau. Dieu très important de ce sanctuaire, Olla Tlaloc est figuré sur de nombreux objets.
À retrouver en intégralité dans :
Archéologia n° 630 (avril 2024)
Pompéi renaît de ses cendres
81 p., 11 €.
À commander sur : www.archeologia-magazine.com
« Mexica. Des dons et des dieux au Templo Mayor »
Jusqu’au 8 septembre 2024 au musée du quai Branly – Jacques Chirac
37 quai Branly, 75007 Paris
Tél. 01 56 61 70 00
www.quaibranly.fr
Mexica. Des dons et des dieux au Templo Mayor
Cet ouvrage met en avant, pour la première fois, la civilisation Mexica, longtemps confondue avec celle des Aztèques. L’exposition du musée du quai Branly – Jacques Chirac, dont ce livre constitue le catalogue officiel, fait suite aux fouilles menées pendant plus de 40 ans au Templo Mayor de Tenochtitlan, en plein cœur de Mexico […].
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