Données récentes sur le forum de Bavay : l’apport de l’archéologie préventive

Le cryptoportique de l’édifice occidental et l’enceinte de l’Antiquité tardive vus depuis l’angle nord-ouest du forum. Au premier plan, le front nord de l’enceinte et les premiers niveaux médiévaux en cours de dégagement.

Le cryptoportique de l’édifice occidental et l’enceinte de l’Antiquité tardive vus depuis l’angle nord-ouest du forum. Au premier plan, le front nord de l’enceinte et les premiers niveaux médiévaux en cours de dégagement. © Service archéologie et patrimoine du Département du Nord.

Pendant plus de vingt ans, entre la fin des années 1980 et le début des années 2000, le forum gallo-romain de Bavay a fait l’objet de nombreuses campagnes de fouilles programmées menées par l’université de Lille. Si ces recherches ont permis de fixer la chronologie des états du monument et ont posé les bases de la réflexion sur la fonction de ses différents espaces, ce sont désormais les opérations d’archéologie préventive qui renouvèlent et enrichissent la connaissance du centre civique de ce chef-lieu de la cité des Nerviens. En effet, depuis le transfert de propriété du site de l’État vers le Département du Nord en 2008, les aménagements ayant pour but la préservation, la valorisation et l’accessibilité du monument ont été précédés d’opérations conduites par le service archéologie et patrimoine du Département du Nord. Présentation de ces dernières découvertes riches en surprises !

S’il est difficile d’imaginer que Bavay, petite commune au charme rural du nord de la France, fut pendant près de trois siècles la capitale de la cité des Nerviens, les impressionnants vestiges du forum nous plongent immédiatement au cœur du passé antique de la ville. Fondation ex-nihilo de l’époque augustéenne, Bagacum Nerviorum bénéficie d’une position stratégique au carrefour de voies de communication d’intérêt économique et militaire.

Un immense forum aux confins de l’Empire

En effet, la ville est un point de passage obligé entre la frontière nord-est de l’Empire et la Bretagne. Une inscription, aujourd’hui disparue, commémorant le passage du futur empereur Tibère à Bavay, vers 4 de notre ère, en route pour l’une de ses campagnes en Germanie, atteste l’importance de l’axe Bavay-Cologne. Mais cette dédicace peut également témoigner de l’existence d’un « urbanisme » précoce de la ville de Bavay, dont quasiment rien n’est connu à ce jour. Pour le forum, point de convergence des activités civiques, politiques et religieuses de la cité, il faut attendre le milieu du Ier siècle de notre ère pour que débute sa construction. Le complexe monumental, qui couvre une surface rectangulaire de 2,6 ha, est installé sur une plate-forme artificielle qui a nécessité d’importants travaux de terrassement. Répondant à un plan type en trois parties, le forum de Bavay est composé d’une esplanade bordée au nord et au sud par des portiques desservant des salles réservées à l’administration ; à l’est, s’élève une imposante basilique pourvue, au centre de l’un de ses longs côtés, d’une abside qui peut correspondre à une curie ou à un aedes augusti ; à l’ouest, le temple dédié au culte impérial domine l’aire sacrée. Cette dernière est entourée par un tri-portique surélevé grâce à un cryptoportique, dont l’essentiel des murs et des supports maçonnés toujours en élévation participe à la réputation du site.

Le cryptoportique de l’édifice occidental en cours de fouille. Sous le sol en terre battue sont conservées les fondations des supports du premier état de construction.

Le cryptoportique de l’édifice occidental en cours de fouille. Sous le sol en terre battue sont conservées les fondations des supports du premier état de construction. © Service archéologie et patrimoine du Département du Nord.

Point de convergence des activités civiques, politiques et religieuses, le forum est construit au milieu du Ier siècle de notre ère.

Le forum, reflet de l’évolution de la ville antique

Si la ville atteint son apogée au milieu du IIe siècle, des indices de régression sont déjà perceptibles dans le tissu urbain dès la fin de ce siècle – même si, à la suite d’un incendie, une reconstruction complète du centre monumental est entreprise, avec des travaux de voirie à l’échelle de la ville. Cette tentative de revitalisation à la période sévérienne (soit d’environ 193 à 235) s’est révélée être inefficace à long terme et le programme de reconstruction demeure inachevé. Ainsi, sur le forum, dès la première moitié du IIIe siècle, des friches gagnent certains espaces de la basilique civile. Alors que les crises économiques, politiques et militaires s’amplifient à partir des années 230, la ville et les campagnes environnantes se dépeuplent. Entre 250 et 270, un nouvel incendie ravage le forum et, peu de temps après, une première enceinte ceinture les ruines du monument pour le transformer en réduit défensif (castrum). Probablement au début du IVe siècle, le dispositif est renforcé par une seconde enceinte accolée à la première, mais qui s’étend au-delà pour doubler la superficie enclose qui atteint alors 4 ha. Ces fortifications sont édifiées grâce aux matériaux récupérés à travers la ville et ses nécropoles. On ignore encore si des fonctions administratives sont maintenues à l’intérieur de l’espace fortifié, mais Bavay perd son statut de capitale au profit de Cambrai, vraisemblablement à la fin du IIIe siècle. Les périodes médiévale et moderne, écrasées par le poids de l’Antiquité, n’ont que peu attiré les chercheurs. Pourtant, la levée de terre du second Moyen Âge s’impose encore dans la topographie de la cité tout autant que les fortifications de l’Antiquité tardive et le riche patrimoine bâti d’époque moderne jalonne le centre-ville. Si la confrontation des données anciennes et des résultats des fouilles récentes permet de circonscrire les limites de la ville antique (180 ha vers le milieu du IIe siècle), son organisation précise et les monuments qui la composent nous échappent encore. C’est au final le forum qui reste l’édifice le mieux documenté, notamment à l’aune des découvertes récentes : d’une part dans le cadre d’un diagnostic réalisé en 2017 en bordure septentrionale du site et plus récemment, en 2020 et 2021, à l’occasion d’une fouille préventive menée avant la construction d’une couverture de 6 400 m2 destinée à protéger le cryptoportique et les murailles de l’Antiquité tardive.

Dégagement d’un regard du grand collecteur du decumanus nord.

Dégagement d’un regard du grand collecteur du decumanus nord. © Service archéologie et patrimoine du Département du Nord.

Les témoins de la première phase d’urbanisation

Chaque fois que l’exploration a été menée jusqu’au niveau naturel, des vestiges antérieurs au milieu du Ier siècle de notre ère ont été mis au jour. Un sondage, réalisé dans le decumanus qui longe le forum au sud, a révélé des fosses creusées dans le substrat. Si ces structures n’ont pas livré de mobilier significatif, elles sont assurément antérieures à la viabilisation du terrain matérialisée par un apport de limon de 80 cm d’épaisseur. Dans ce remblai de nivellement augustéen, plusieurs structures en creux ont livré des déchets caractéristiques d’une activité de forge. Le matériel prélevé (battitures, culots de forge et parois de foyer) suggère que l’atelier effectuait des opérations de début de mise en forme et/ou de recyclage d’objets. La construction du premier forum monumental et l’aménagement du réseau viaire vers 50 de notre ère ont probablement contraint ces artisans du métal à s’installer dans un autre secteur de la ville. Du côté opposé, sous le decumanus septentrional, c’est un trou de poteau de près de 70 cm de diamètre qui a été découvert. L’abondant matériel céramique recueilli dans le remplissage laisse envisager un abandon dans le courant de la première moitié du Ier siècle, peu de temps avant l’installation de la voirie. À une centaine de mètres vers l’est, un autre sondage a permis d’observer un petit empierrement strié par des ornières qui pourrait être le précurseur d’une rue cardinale du premier urbanisme à moins qu’il ne s’agisse seulement d’un chemin de roulement lié au chantier du forum. Enfin, l’existence dans la ville de constructions en grand appareil dès les premières décennies du Ier siècle est confirmée par la mise au jour de gros blocs architectoniques en remploi dans les fondations du cryptoportique du premier forum monumental. 

Canif à décor zoomorphe en ivoire d’éléphant (IIIe siècle de notre ère) recueilli dans une échoppe, face aux boutiques extérieures du forum.

Canif à décor zoomorphe en ivoire d’éléphant (IIIe siècle de notre ère) recueilli dans une échoppe, face aux boutiques extérieures du forum. © Service archéologie et patrimoine du Département du Nord.

Il est des découvertes plus inattendues que d’autres …

Le décapage du sol du cryptoportique du forum a mis au jour un aménagement formé de gros blocs en calcaire bleu en remploi d’abord interprété comme une installation domestique de l’Antiquité tardive. Il s’est révélé être le soubassement d’une construction sous laquelle ont été enfouis plusieurs tubes en alliage cuivreux dont certains finement ouvragés. L’excellent état de conservation des différentes pièces a rapidement permis d’identifier un porte-embouchure et un pavillon, pièces caractéristiques d’un objet rarissime, une trompette ou tuba. L’instrument, qui avait été démonté et placé dans un contenant en osier, porte de nombreuses traces d’utilisation. On peut dater son enfouissement entre la première moitié du IIIe et le début du Ve siècle après que le forum a été transformé en castrum. Si l’iconographie met en scène différents usages de la tuba, la vocation militaire est ici privilégiée au regard du contexte de découverte. L’objet, sans doute un dépôt votif, a pu commémorer l’installation d’une garnison ou célébrer un fait d’arme. La trompette est exposée au Forum antique de Bavay, musée archéologique du Département du Nord jusqu’au 7 novembre 2023. Cette présentation au public n’aurait pas été possible sans le concours actif du C2RMF pour l’analyse des matériaux et le suivi des travaux de conservation-restauration (B. Mille, M. Leroux), de l’université Rennes II (C. Vendries), de l’IRCAM (R. Caussé) et de l’équipe du Forum antique de Bavay (sous la direction de P.-A. Lamy). L’étude de l’instrument reprendra en 2024 avec pour objectif de déterminer quel son pouvait produire la tuba bavaisienne…

Dégagement des éléments constitutifs d’une trompette (tuba) en alliage cuivreux.

Dégagement des éléments constitutifs d’une trompette (tuba) en alliage cuivreux. © Service archéologie et patrimoine du Département du Nord.

Les bouleversements urbanistiques de l’époque sévérienne

Le forum reconstruit à la fin du IIe siècle conserve la même emprise que le précédent, mais subit de profondes transformations. La principale concerne le temple : alors que celui-ci occupait le centre de la place de l’aire sacrée, il est déplacé à l’arrière de l’aile occidentale du portique. D’importants remaniements structuraux modifient les portiques, les cryptoportiques et la basilique. À l’extérieur, l’une des modifications consiste en la fermeture de la galerie qui longeait les boutiques du forum. Alors que dans le premier état, elle prenait la forme d’un portique ouvrant largement sur la rue, dans le deuxième état, elle est désormais bordée par de petites pièces étroites abritant des activités artisanales construites devant les boutiques en empiétant sur la chaussée du decumanus. Entre ces échoppes et les boutiques, la circulation se poursuit dans une galerie couverte, rappelant la structure des souks. La construction de cette extension s’accompagne d’une profonde transformation de la voirie attenante. Les grands collecteurs publics établis au milieu des rues pour recueillir les eaux pluviales et les eaux usées domestiques sont rehaussés de près d’un mètre. L’utilisation des matériaux de récupération pour réaliser le dallage qui protège ces canalisations est révélatrice d’une pénurie de matériaux ou de main d’œuvre. Un rehaussement global des chaussées était prévu pour atteindre la même altitude que celle du dallage de l’égout, au-dessus duquel est installée une fontaine publique. Les crises (économique, monétaire, sanitaire) et l’insécurité, qui s’amplifient à partir du milieu du IIIe siècle de notre ère, sont sans doute responsables de l’inachèvement du programme de travaux. C’est dans une ville qui a déjà perdu une partie de ses habitants que débute la fortification du forum par la construction d’une muraille dès le troisième quart du IIIe siècle.

Les enduits peints provenant des murs et des voûtes du cryptoportique sont actuellement en cours d’étude au Centre d’étude des peintures murales romaines de Soissons.

Les enduits peints provenant des murs et des voûtes du cryptoportique sont actuellement en cours d’étude au Centre d’étude des peintures murales romaines de Soissons. © Service archéologie et patrimoine du Département du Nord.

La seconde vie du monument pendant l’Antiquité tardive : le castrum

En plus de la découverte d’une nouvelle tour pleine et d’un fossé qui complètent le dispositif défensif du front nord du castrum, les fouilles récentes ont révélé des installations domestiques dans le cryptoportique. Des cloisons en matériaux périssables sur piquets ou sablières basses sont élevées pour compartimenter les anciennes galeries de circulation impliquant de nouveaux usages, vraisemblablement domestiques. L’abondance des restes fauniques, dans des fosses creusées dans le sol de la branche sud du cryptoportique, laisse présager une pratique de boucherie. La quantité et la qualité du mobilier recueilli dans les dépotoirs, dont le comblement du vide sanitaire (fin IVe-Ve siècle) qui ceinture le cryptoportique, témoignent du statut élevé des occupants. Si les militaria sont bien représentés, d’autres artefacts de facture luxueuse indiqueraient la présence d’une élite sociale, civile ou militaire. Ce vaste dépotoir a également livré un important lot de matériel métallurgique. Culots de forge, creusets, fragments de moule et chutes de découpe attestent d’activités de forge, de fonderie et de martelage des alliages cuivreux au sein du castrum. 

Curseur de balance formé d’une enveloppe en alliage cuivreux ornée d’un buste de silène recouvrant un noyau en plomb. L’objet est issu du comblement du vide sanitaire du cryptoportique.

Curseur de balance formé d’une enveloppe en alliage cuivreux ornée d’un buste de silène recouvrant un noyau en plomb. L’objet est issu du comblement du vide sanitaire du cryptoportique. © Service archéologie et patrimoine du Département du Nord.

La découverte du bourg médiéval !

Une levée de terre de plan ovale, encore nettement visible dans le tissu urbain, a défini les contours de la ville jusqu’au début du XXe siècle. Peu étudiée, sa datation reposait sur des sources écrites guère fiables. Pour la première fois en 2020, une coupe complète a pu être réalisée à travers la terrée, révélant sa structure interne ainsi qu’un épais remblai de nivellement qui a précédé son érection. Plus de 150 kg de fragments de céramiques y ont été découverts, fournissant, pour la première fois, un terminus post quem pour l’édification du rempart. Le lot de matériel, au faciès inédit, se compose majoritairement de terres cuites grises (vases de stockage à bandeau digité, pots à goulot, couvre-feux, pichets à col cannelé, etc). Si l’origine des céramiques est inconnue, les formes et les pâtes sont communes à d’autres sites du Hainaut français et belge de la fin du XIIIe siècle et de la première moitié du XIVe siècle. La singularité de cet assemblage réside dans la présence de vases de grande taille et par la récurrence de récipients présentant des défauts de cuisson. Ce mobilier est certainement à mettre en relation avec l’hospice Saint-Maur localisé non loin du forum dont la fondation remonte au moins à 1265. Ces établissements, qui accueillaient malades et pèlerins de passage, devaient renouveler régulièrement leur vaisselle et accordaient moins d’importance à la qualité des récipients achetés à moindre coût. Par ailleurs, la fouille du lambeau de sol d’un atelier métallurgique daté de la même période a livré des scories de fer et les chutes de tôles en alliages cuivreux témoins d’une activité polymétallique. 

L’archéologie des chantiers

Lors de la fouille menée en 2020-2021, de nombreux indices du déroulement des chantiers de construction ont été observés. Ainsi, le sol du couloir de ventilation, qui ceinture les galeries du cryptoportique, constitué d’un mortier sableux jaune caractéristique du Ier siècle de notre ère, a figé différentes empreintes… dont celle d’un pied ! La taille estimée, une pointure 34, trahit le recours à une main d’œuvre enfantine employée dans les tâches peu qualifiées pour assister les maçons. Mais les principaux témoins de l’activité des chantiers sont des fosses planchéiées ou clayonnées destinées au stockage de la chaux ainsi que des aires de gâchage du mortier et des enduits. Près d’une dizaine de ces structures a été découverte dans le cryptoportique, en bordure des murs intérieurs. Elles sont à mettre en relation avec la reconstruction du forum à la fin du IIe siècle, caractérisée par l’emploi du calcaire blanc, bleu, de la brique et du mortier de tuileau. 

Empreinte de pied conservée dans le mortier du radier du vide sanitaire du cryptoportique.

Empreinte de pied conservée dans le mortier du radier du vide sanitaire du cryptoportique. © Service archéologie et patrimoine du Département du Nord.

Et l’histoire ne s’arrête pas là…

Les récentes opérations préventives menées sur le forum de Bavay ont non seulement permis de poursuivre la fouille de secteurs sondés au siècle dernier mais aussi d’explorer des zones qui ne l’avaient jamais été auparavant. L’évolution des problématiques et le perfectionnement des méthodes de recherche offrent une relecture des vestiges tandis que de nouvelles découvertes contribuent à affiner la compréhension du site, sa chronologie et la nature de son occupation. La mise au jour de la trompette dans le cryptoportique, partiellement dégagé pendant les années 1950, en est un exemple concret. Même si la synthèse des données est en cours, il apparaît déjà que les dernières opérations ont ouvert de nouvelles perspectives sur l’histoire du monument et de la ville. Elles ont considérablement élargi le champ chronologique de la recherche en portant une attention particulière à la période médiévale qui, jusque-là, avait été négligée. De vastes surfaces restent encore à explorer et le forum de Bavay est loin d’avoir livré tous ses secrets. Ce sont désormais des programmes de fouilles pluriannuelles qui seront en mesure d’enrichir la connaissance du complexe monumental. La complémentarité entre l’archéologie préventive et programmée apparaît ici indéniable pour l’étude, la conservation et la mise en valeur de l’un des plus grands forums de Gaule. 

Coupe à travers la levée de terre médiévale et le fossé de l’Antiquité tardive.

Coupe à travers la levée de terre médiévale et le fossé de l’Antiquité tardive. © Service archéologie et patrimoine du Département du Nord.

Lexique

Une basilique est un édifice civil de plan rectangulaire, généralement divisé en trois nefs par des rangées de colonnes et souvent pourvu d’une abside. Bâtiment incontournable du forum, il était surtout utilisé à des fins judiciaires (tribunal) et pour des assemblées publiques.

L’aedes augusti est un espace dédié au culte impérial à l’intérieur de la basilique civile, pouvant abriter également le tribunal ou la curie.

Un tri-portique est une galerie couverte à trois branches qui prend la forme d’un « U ».

Un cryptoportique est une galerie de circulation semi-enterrée.

Une sablière est une pièce de bois disposée horizontalement sur le sol et servant d’appui aux planchers ou à d’autres pièces de bois.