La révolution néolithique : symposium et exposition
L’agriculture et l’élevage des animaux sont deux piliers de notre société actuelle. Ils se sont établis progressivement au cours des 13 000 dernières années, remplaçant les modes de vie antérieurs, qui avaient duré des centaines de milliers d’années, des chasseurs-cueilleurs.
Cette « révolution » est de mieux en mieux comprise grâce aux apports de l’archéologie et, plus récemment, de la génétique. Une exposition et un symposium organisés par Eva-Maria Geigl et Thierry Grange (université Paris-Cité, CNRS, Institut Jacques Monod), en collaboration avec une équipe de l’UMR8215 « Trajectoires », et par le Pôle culture de l’université Paris-Cité reviennent sur leurs derniers résultats. Il y a environ 13 000 ans, des populations au Moyen-Orient se sédentarisent, commencent à domestiquer plantes et animaux et inventent donc l’agriculture. Ce changement de mode de vie de chasseur-cueilleur à un style de vie de producteur a eu des conséquences profondes sur la taille et la santé des populations, la structure et l’économie des sociétés, raison pour laquelle cette césure profonde dans l’histoire de l’humanité est appelée « révolution » néolithique. Puis il y a environ 8 500 ans, des agriculteurs néolithiques du Moyen-Orient migrent de l’Anatolie vers l’Europe où ils se dispersent et introduisent ce nouveau mode de vie qui s’impose partout en Europe (et ailleurs dans le monde). En France, cette transformation des sociétés préhistoriques s’est opérée il y a environ 7 000 ans.
Exposer et dialoguer
Les migrations des populations néolithiques et le métissage avec les chasseurs-cueilleurs locaux sont un des thèmes des études paléo/archéogénétiques impliquant l’analyse de l’ADN préservé dans les squelettes des individus du passé. Cette analyse exigeante au niveau méthodologique requiert des laboratoires confinés dont le nombre est limité, mais dont l’Institut Jacques Monod à l’université Paris-Cité dispose. Ces études exigent aussi une maîtrise avancée de la génomique, comme elle est mise en œuvre par l’équipe « Épigénome & Paléogénome » de l’Institut Jacques Monod, université Paris-Cité, CNRS. En outre, elles nécessitent une collaboration étroite avec les archéologues. Ces conditions ont été réunies au sein d’un réseau européen, NEOMATRIX, permettant (entre autres) la collaboration des laboratoires de paléogénétiques turcs et français. L’exposition et le symposium du réseau NEOMATRIX seront l’occasion de dévoiler quelques résultats de ces recherches étudiant l’expansion néolithique sous l’angle de la paléogénétique enrichi avec le regard croisé de l’archéologie et de donner l’opportunité de discuter entre chercheurs en paléo/archéogénétique, archéologues et public présent.
Exposition : « Le peuplement de la France et les origines du mode de vie agricole », du 19 novembre au 16 décembre 2024 à l’université Paris-Cité, Hall A du bâtiment des Grands Moulins de Paris, 5 rue Thomas Mann, 75013 Paris
Symposium : « L’expansion néolithique de l’Anatolie à la France », le 19 novembre 2024 à l’amphithéâtre Buffon de l’université Paris-Cité, 15 rue Hélène Brion, 75013 Paris