Lors des premières fouilles archéologiques, le dessin et les arts graphiques assimilés (aquarelle, gravure…) les seuls moyens techniques disponibles pour décrire et publier les objets mis au jour. L’exposition du musée Vivant Denon de Chalon-sur-Saône met en lumière le travail des précurseurs locaux Dominique Vivant Denon (1747-1825), Jules Chevrier (1816-1883), François Chabas (1817-1882) et Édouard Loydreau (1820-1905).
Dans les années 1970, le dessin d’archéologie se normalise, répondant à une volonté de proposer aux chercheurs un langage commun compréhensible par tous. S’inspirant du dessin technique ou industriel, il reproduit alors précisément les caractéristiques de l’objet (forme, décor…) tout en garantissant la réalité des mesures et des proportions. Catherine Michel (1958-2019), dessinatrice qui a collaboré pendant une trentaine d’années avec Louis Bonnamour, le conservateur des collections archéologiques du musée Vivant Denon, a laissé en la matière un héritage documentaire remarquable.
Les limites de la photographie
Si l’arrivée de la photographie permet de rendre compte de multiples détails (traitement de surface, traces d’usage, d’outils ou d’usure, structure…), elle ne peut pas tout montrer. Le dessin reste par exemple indispensable pour évoquer le développé d’un motif ornemental sur une céramique, une fibule ou une épée, via la technique du frottis ou avec un calque. La révolution numérique et le dessin assisté par ordinateur (DAO) ont, quant à eux, complètement renouvelé ces approches traditionnelles, en autorisant notamment la modélisation 3D.
Stéphanie Durand-Gallet
« Trait pour trait. Le dessin au service de l’archéologie »
Jusqu’au 19 février 2024 au musée Vivant Denon
3 rue Boichot, 71100 Chalon-sur-Saône
Tél. 03 85 94 74 41
www.museedenon.com