La collection Berggruen s’expose à l’Orangerie

Paul Klee (1879-1940), Paysage en bleu, 1917. Aquarelle, crayon, stylo et encre sur papier apprêté sur carton, 18,3 x 24,5 cm. Prêt de la famille Berggruen. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz.

Paul Klee (1879-1940), Paysage en bleu, 1917. Aquarelle, crayon, stylo et encre sur papier apprêté sur carton, 18,3 x 24,5 cm. Prêt de la famille Berggruen. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz. Photo service de presse. © BPK / Nationalgalerie, SMB, Museum Berggruen – J. Ziehe

Profitant de la fermeture pour travaux du musée Berggruen à Berlin, le musée de l’Orangerie donne à découvrir cet automne un aperçu de la belle collection de son fondateur, Heinz Berggruen (1914-2007), dont la carrière de galeriste se fit d’ailleurs tout entière à Paris.

Rien à l’origine ne destinait Heinz Berggruen, fils d’un couple de petits commerçants allemands, à devenir l’un des plus importants marchands d’art de son temps. Né à Berlin quelques mois seulement avant que la Première Guerre mondiale n’embrase l’Europe, il grandit en effet dans un milieu où ni la peinture ni même la culture ne constituent des piliers de l’existence.

Un Berlinois très francophile

Sa curiosité pourtant est immense et à peine son baccalauréat en poche, il part pour la France, qui le fascine depuis longtemps. À Toulouse, il fréquente de jeunes gens aussi épris que lui de littérature et d’art – les deux matières qu’il étudie à l’université –, avant de connaître à Paris sa première idylle amoureuse. Lorsqu’il rentre en Allemagne en 1935, il commence à travailler aussi bien pour la presse écrite que pour la radio, mais le climat politique est devenu si pesant et tendu, d’autant plus pour lui qui est juif, que dès l’année suivante, Berggruen profite d’une bourse de l’université américaine de Berkeley pour quitter à nouveau son pays.

Pablo Picasso (1881-1973), Le chandail jaune, 1939. Huile sur toile, 81 x 65 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz.

Pablo Picasso (1881-1973), Le chandail jaune, 1939. Huile sur toile, 81 x 65 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz. Photo service de presse. © BPK / Nationalgalerie, SMB, Museum Berggruen – J. Ziehe © Succession Pablo Picasso, 2024

« L’ironie a voulu qu’il traverse l’Atlantique, et même les États-Unis, pour qu’il découvre au musée de San Francisco l’œuvre de son compatriote Paul Klee, qui allait jouer dans sa carrière un rôle capital. »

Le premier achat

L’ironie a voulu qu’il traverse l’Atlantique, et même les États-Unis, pour qu’il découvre au musée de San Francisco l’œuvre de son compatriote Paul Klee, qui allait jouer dans sa carrière un rôle capital. Quelques années plus tard, en 1940, Heinz Berggruen acquiert auprès d’un autre émigrant son aquarelle Perspective fantomatique (1920, New York, Metropolitan Museum of Art). C’est son tout premier achat, le début de ce qui deviendra, même s’il ne le soupçonne pas alors, l’un des plus beaux ensembles de Klee et dont le Metropolitan Museum of Art de New York sera, en 1983, l’heureux bénéficiaire.

Paul Klee, Architecture de la plaine, 1923. Aquarelle et crayon sur carton, 28,2 x 18,1 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz.

Paul Klee, Architecture de la plaine, 1923. Aquarelle et crayon sur carton, 28,2 x 18,1 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz. Photo service de presse. © BPK / Nationalgalerie, SMB, Museum Berggruen – J. Ziehe

La révélation Paul Klee

Pour l’heure, Heinz Berggruen vient d’épouser sa première femme, Lillian Zellerbach, qu’il abandonne d’ailleurs brièvement pour vivre une liaison torride avec la peintre mexicaine Frida Kahlo. Il reviendra au domicile conjugal et deviendra père de deux enfants… avant de repartir à nouveau, cette fois définitivement, en s’embarquant pour le Vieux Continent. C’est que l’Europe, son histoire, sa culture, ses artistes, lui manquent cruellement. Le choc esthétique provoqué par les tableaux de Paul Klee n’a fait que confirmer cette nostalgie chaque jour plus pressante. Envoyé en 1945 en Allemagne en tant que soldat de l’armée américaine, il profite de sa démobilisation pour rester à Munich et renouer avec ses activités de journaliste pour le compte d’une nouvelle revue culturelle créée sur le modèle du magazine Life.

« Il fut également, et peut-être avant tout, un collectionneur, comme il le reconnut lui-même par une boutade – “J’étais mon meilleur client” –, qui allait lui valoir, bien malgré lui, quelques solides inimitiés de la part d’amateurs qui se crurent floués. »

 Des débuts audacieux

Grâce à des contacts établis au musée de San Francisco pour lequel il avait accompli quelques missions du temps de ses études californiennes, Berggruen ne tarde pas à être recruté comme attaché culturel auprès de l’UNESCO. Le poste présente le grand avantage d’être à Paris, mais son tempérament n’est guère compatible avec le travail de bureau et, en 1947, il démissionne pour ouvrir une galerie d’art. Le geste ne manque pas d’audace pour quelqu’un qui ne vient pas du sérail et qui ne connaît personne dans le milieu. Pour autant, Berggruen ne doute pas de sa bonne étoile, ainsi qu’il le confiera à Pierre Daix au seuil des années 2000 : « Je n’avais comme capital que mon enthousiasme et mes yeux, mais aussi la conviction bien assurée que j’étais doué pour ce métier »1.

Pablo Picasso, Guitare et journal, 1916. Huile et sable sur toile, 101x 66 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz.

Pablo Picasso, Guitare et journal, 1916. Huile et sable sur toile, 101x 66 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz. Photo service de presse. ©BPK/ Nationalgalerie, SMB, Museum Berggruen – J. Ziehe © Succession Pablo Picasso, 2024

Un jeune galeriste

C’est ainsi qu’il loue à un ami libraire une arrière-boutique d’une vingtaine de mètres carrés sur l’île de la Cité, place Dauphine, avant de pouvoir racheter à l’éditeur suisse Louis Broder un local plus décent et mieux situé sur la rive gauche, au 70, rue de l’Université. Il y restera trente ans, jusqu’en 1980, et deviendra rapidement l’un des galeristes les plus appréciés et reconnus du marché parisien. Berggruen acquiert cette réputation en grande partie grâce à la relation privilégiée qu’il parvient à construire avec Pablo Picasso, l’artiste absolument incontournable de l’après-guerre. Car s’il aime passionnément l’art intimiste, aussi rigoureux qu’humoristique, de Paul Klee, il admire tout autant, avec le même enthousiasme gourmand, l’œuvre exubérante et parfois agressive de l’Espagnol (les deux peintres, pour le plus grand plaisir de leur marchand, s’estimaient d’ailleurs mutuellement, et Picasso, quoique terriblement casanier, avait même profité d’un voyage en Suisse en 1937 pour rendre visite à Klee quelques années avant sa mort).

La rencontre décisive

Encore jeune et inexpérimenté, Heinz Berggruen n’ignorait pas qu’il lui fallait forcer le destin pour avoir une chance de réussir : rencontrer les bonnes personnes, se constituer un réseau, telle est la base du métier de galeriste, avant même d’espérer fidéliser des artistes de qualité. C’est ainsi qu’un matin de 1949, il se décide à aborder à la terrasse du Café de Flore Tristan Tzara, l’ancien Dada qui vient justement de publier un recueil illustré de lithographies de Picasso. Les deux hommes sympathisent, le poète le présente au peintre, et c’est le coup de foudre : « son beau visage aux traits réguliers, ses yeux magnifiques, immenses, magnétiques, son corps puissant et trapu »2, tout, dans son physique, l’impressionne. « J’ai tout de suite été frappé par son regard, se souviendra Berggruen encore bien des années plus tard. [Picasso] m’a donné son accord immédiatement […] et je suis tombé sous son charme.3 »

Henri Matisse (1869-1954), Le portefeuille bleu / Le cahier bleu, 1945. Huile sur toile, 55,3 x 46,7 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz.

Henri Matisse (1869-1954), Le portefeuille bleu / Le cahier bleu, 1945. Huile sur toile, 55,3 x 46,7 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz. Photo service de presse. © BPK / Nationalgalerie, SMB, Museum Berggruen – J. Ziehe © Succession H. Matisse 2024

70, rue de l’Université

Sans surprise, l’Espagnol sera, avec Paul Klee, l’artiste auquel il consacrera le plus d’expositions. Comme pour respecter la chronologie de ses révélations esthétiques, Berggruen dédie en 1952 la toute première monographie de sa galerie aux gravures de l’Allemand, avant de saluer in extremis (l’artiste s’éteint en 1954) le génie d’Henri Matisse, rencontré cette même année, par deux accrochages successifs, dont un, pionnier, consacré aux papiers découpés. Grâce à l’aide du grand marchand Daniel-Henry Kahnweiler, qui s’associe à lui (et rédige par la même occasion le texte introductif du catalogue), Berggruen peut ensuite montrer des dessins de Picasso des périodes bleue et rose qu’il a acquis auprès d’Alice Toklas, la veuve de Gertrude Stein. Cet aimable coup de pouce d’un confrère lui met définitivement le pied à l’étrier. Sa galerie est repérée, son nom n’est plus inconnu, les peintres estiment et respectent son travail. Aimé Maeght, l’un des galeristes les plus en vue, traite souvent avec lui et les amateurs viennent dans sa boutique, parce qu’ils savent y trouver, ainsi qu’il le dit, à raison et sans forfanterie, « le goût de la qualité, le goût du bon et du beau »4.

Georges Braque (1882- 1963), Nature morte au verre et au journal (Le Guéridon), 1913. Craie noire, fusain et huile sur toile, 98,7 x 72,5 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz.

Georges Braque (1882- 1963), Nature morte au verre et au journal (Le Guéridon), 1913. Craie noire, fusain et huile sur toile, 98,7 x 72,5 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz. Photo service de presse. © BPK / Nationalgalerie, SMB, Museum Berggruen – J. Ziehe

Des publications prestigieuses

Outre les artistes déjà mentionnés, ses préférés, il présente aussi Kurt Schwitters, Georges Braque, Wassily Kandinsky, Marino Marini, Jean Arp, Jean Dubuffet, Max Ernst, Henri Moore, Serge Poliakoff, Joan Miró, Antoni Tàpies… Esthète, il prend soin de publier, pour chacune de ses expositions (plus de quatre-vingts au total), de beaux catalogues à l’élégant format en hauteur signés de plumes célèbres : Raymond Queneau, Pierre Reverdy, André Pieyre Mandiargues, Will Grohmann, Pierre Daix, Jean Cassou… Il fait également imprimer plusieurs fac-similés en tirages limités : un album de marines du jeune Toulouse-Lautrec, un album de dessins de Cézanne, un portfolio d’aquarelles de Klee, ou encore, son chef-d’œuvre éditorial, le Carnet catalan de Picasso constitué de croquis réalisés lors d’un séjour à Gósol en 1906.

Paul Cézanne (1839- 1906), Madame Cézanne, vers 1885. Huile sur toile, 46 x 38 cm. Prêt de la famille Berggruen. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz.

Paul Cézanne (1839- 1906), Madame Cézanne, vers 1885. Huile sur toile, 46 x 38 cm. Prêt de la famille Berggruen. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz. Photo service de presse. © BPK / Nationalgalerie, SMB, Museum Berggruen – J. Ziehe

Dans les années 1950, l’activité de Berggruen repose pour l’essentiel sur le commerce des estampes originales, eaux-fortes comme lithographies, notamment de Chagall, de Miró, et surtout de Picasso, un contrat passé avec l’artiste et Kahnweiler l’autorisant à vendre un tiers de sa production graphique.

Un collectionneur

Peu à peu, le succès venant, Heinz Berggruen peut toutefois acquérir des œuvres plus onéreuses, des tableaux et des sculptures. Si ces acquisitions sont généralement destinées à trouver bien vite de nouveaux acheteurs dans sa galerie, elles rejoignent aussi parfois directement son propre appartement. Car Berggruen ne fut pas un galeriste comme les autres (il n’aimait d’ailleurs guère le mot, le jugeant un néologisme malheureux, par trop semblable au droguiste de quartier). Il fut également, et peut-être avant tout, un collectionneur, comme il le reconnut lui-même par une boutade – « J’étais mon meilleur client » –, qui allait lui valoir, bien malgré lui, quelques solides inimitiés de la part d’amateurs qui se crurent floués.

Des œuvres made in France

À l’exception notable des peintures et aquarelles de Paul Klee qu’il ne cessera de chérir, sa collection se révèle presque intégralement constituée d’œuvres sinon toujours françaises, du moins réalisées en France. L’expressionnisme allemand ou le futurisme italien, par exemple, semblent ainsi ne l’avoir guère intéressé. « L’art classique »5 du XXe siècle, pour reprendre son expression, s’incarne pour lui presque tout entier dans la production artistique de ce qui fut longtemps son pays d’adoption. Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Seurat, Cézanne, Braque, Laurens, Matisse ou encore Giacometti sont les artistes qu’il recherche. Mais c’est bien Klee et Picasso qui se taillent, et de très loin, la part du lion, chacun étant représenté par une grosse centaine d’œuvres.

Esthète à plein temps

En 1980, âgé de 66 ans, il décide de céder sa galerie pour s’adonner à plein temps à la constitution et à l’enrichissement de sa collection. Doté d’un goût esthétique très sûr, il veille à ce que celle-ci soit présentée le mieux possible, et c’est pourquoi, comme il l’expliquera dans son autobiographie, à partir du moment où il se met à collectionner des tableaux, il collectionne également « de vieux cadres, des cadres de prix », estimant qu’« un beau tableau a besoin d’un beau cadre, qui le célèbre, lui rende honneur, le serve ». Désireux de partager avec le plus grand nombre son amour des belles choses, Heinz Berggruen réfléchit également assez tôt à un lieu qui puisse héberger sa collection. Aidé de sa seconde femme Bettina et de leurs deux fils Nicolas et Olivier, il trouve finalement dans sa ville natale de Berlin – restée, malgré l’horreur nazie, très chère à son cœur –, le lieu idéal pour accueillir l’ensemble de ses trésors.

Pablo Picasso, Tête de femme (Fernande), 1909 (fonte 1959). Bronze, 41,3 x 26,5 x 28 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz.

Pablo Picasso, Tête de femme (Fernande), 1909 (fonte 1959). Bronze, 41,3 x 26,5 x 28 cm. Museum Berggruen, Neue Nationalgalerie, Stiftung Preußischer Kulturbesitz. Photo service de presse. © BPK / Nationalgalerie, SMB, Museum Berggruen – A. Kilger © Succession Picasso 2024

Le musée Berggruen

En 1996, après quelques années de tractation, un « musée Berggruen » est ainsi inauguré en face de l’historique et prestigieux château de Charlottenbourg, dans un bâtiment de Friedrich August Stüler, élève du célèbre architecte Karl Friedrich Schinkel. Le don de 90 Paul Klee consenti au Metropolitan Museum de New York au début de la décennie 1980 a bouleversé l’équilibre de la collection au profit de Pablo Picasso, au point que celle-ci est baptisée « Picasso et son temps » au moment où elle est cédée en 2000 pour une somme symbolique à la Stiftung Preußischer Kulturbesitz. Sur 165 œuvres, pas moins de 85 sont en effet de la main de l’Espagnol, 52 sont de Klee, les autres artistes se partageant les 28 restantes. L’ensemble n’est toutefois pas figé, car jusqu’au bout, Berggruen, n’a de cesse d’y faire entrer de nouvelles œuvres… ou d’en faire sortir des anciennes, notamment pour régler la question de sa succession (c’est ainsi que les peintres antérieurs à Picasso sont tous vendus, hormis Cézanne, dont l’exemple s’avère essentiel pour comprendre la période cubiste de l’Espagnol).

« Aujourd’hui, le musée Berggruen compte plus de cent Picasso […], près de soixante Klee […], vingt Matisse, ainsi que des œuvres de Cézanne, Braque, Giacometti, Laurens […]. »

La collection aujourd’hui

Aujourd’hui, le musée Berggruen compte plus de cent Picasso (retraçant toute la carrière de l’artiste), près de soixante Klee (avec une prédilection pour les années 1920 que le peintre passe au Bauhaus), vingt Matisse (soit le plus grand ensemble réuni en Allemagne), ainsi que des œuvres de Cézanne, Braque, Giacometti, Laurens et quelques sculptures africaines. Comme les héritiers de Heinz Berggruen ont continué d’enrichir ponctuellement la collection, il a fallu construire en 2013 dans la Kommandantenhaus voisine une extension au pavillon Stüler. La nécessité de rénover l’ensemble des bâtiments a conduit à la fermeture temporaire du musée en 2022… pour le plus grand profit des visiteurs du musée de l’Orangerie cet automne.

Notes

1 Picasso-Berggruen, une collection particulière, Paris, Flammarion / RMN, 2006, p. 15.

2 Heinz Berggruen, J’étais mon meilleur client, Paris, L’Arche, 1997, p. 98.

3 Picasso-Berggruen, op. cit., p. 15.

4 Heinz Berggruen, J’étais mon meilleur client, op. cit., p. 90.

5 Ibid., p. 10

À lire : Catalogue, coédition musée de l’Orangerie / Flammarion, 39 €.
L’Objet d’Art hors-série n° 178, 48 p., 11 €. À commander sur www.faton.fr