Après Henri-Edmond Cross en 2023, l’ancienne maison-atelier du peintre Théo Van Rysselberghe, située à quelques pas de la plage de Saint-Clair, consacre son exposition estivale à Henri Manguin (1874-1949). Inondées de cette lumière crue si caractéristique du Midi, les œuvres réunies, réalisées entre 1904 et 1913, témoignent à travers leurs couleurs flamboyantes de l’attrait de l’artiste fauve pour la région.
C’est à l’été 1904 que Manguin découvre la Côte d’Azur, sur les conseils de Matisse, un an avant le fameux épisode de la « cage aux fauves » au Salon d’Automne. Il prend alors l’habitude d’y séjourner presque chaque été, à partir de 1906, et retrouve Cross, Signac, Marquet, Van Rysselberghe, Othon Friesz ou encore Matisse, avec lesquels il travaille, discute de la couleur et échange sur l’engagement pictural de chacun, entre « pointillisme » et « fauvisme » ; c’est encore Manguin qui entraîne Bonnard dans le Var.
Jean-Pierre Manguin, gardien du temple
La quarantaine de prêts provient presque exclusivement de la collection du petit-fils de l’artiste, Jean-Pierre Manguin, qui veille avec passion sur le travail de son aïeul, dont il s’apprête à publier la correspondance avec Matisse ; il partage le commissariat avec Raphaël Dupouy, attaché culturel du Lavandou. Certains tableaux sont montrés sur le lieu même de leur création, comme Baigneuse à Cavalière (1906) du musée de l’Annonciade à Saint-Tropez, qui met en scène Jeanne, la femme et muse du peintre. Paysages méditerranéens ou d’Arcadie, portraits, nus, scènes de genre, natures mortes traduisent tout à la fois les audaces picturales du fauvisme et le bonheur de vivre.
Nathalie d’Alincourt
« Henri Manguin, au soleil du Midi »
Jusqu’au 28 septembre 2024, à la Villa Théo – Centre d’art
265 avenue Van Rysselberghe, Saint-Clair 83980 Le Lavandou
Tél. 04 22 18 01 71
www.villa-theo.fr