Le Ladakh : carrefour himalayen au cœur de l’Asie (4/4). Le site bouddhique de Leh Choskor

Vue d’ensemble du site bouddhique de Leh Choskor.

Vue d’ensemble du site bouddhique de Leh Choskor. © MAFIL, Laurianne Bruneau

À quelques kilomètres au nord de Leh, à 3 800 m d’altitude, se trouvent les ruines d’un vaste site bouddhique traditionellement connu sous le nom de Lotsava Choskor. Son nom renvoie à l’enceinte sacrée (choskor) associée au grand traducteur (lotsava) Rinchen Zangpo (958-1055), responsable du renouveau du bouddhisme au Tibet. Conscients de l’importance du lieu, les villageois avaient donné le terrain, sur lequel se trouvent les ruines, à une communauté bouddhique qui a soutenu les travaux archéologiques de 2015 à 2018.

Une première campagne conduit à établir un plan topographique d’une surface de 2,4 ha et à documenter 137 structures, parmi lesquelles trois temples et 45 chortens (nom tibétain des stupas). Deux temples sont construits en pierre et mortier et le troisième, le mieux conservé, est en brique crue. Le plan et les éléments architecturaux de ce dernier ainsi que les éléments mis au jour en 2016, pendant l’unique campagne de fouilles, ont permis une étude comparative avec le temple de Tabo en Himachal Pradesh (Inde), encore en activité plus de 1 000 ans après sa fondation et qui a fait l’objet de plusieurs missions de conservation et d’études. Tout comme à Tabo, l’enceinte sacrée de Leh est matérialisée par des dizaines de chortens en brique crue. Une vingtaine de datations au radiocarbone permet aujourd’hui d’affirmer que tous ces bâtiments ont été en activité simultanément entre le Xe siècle et la première moitié du XIIIe siècle. Un site aussi vaste implique qu’une communauté bouddhique importante y soit installée et soutenue par un pouvoir politique fort et riche. Les événements historiques qui ont mené à l’abandona confédération de Ngari Khorsum.

Fragments et objet en terre crue peinte provenant du temple de Leh Choskor.

Fragments et objet en terre crue peinte provenant du temple de Leh Choskor. © MAFIL, Marion Poux, Samara Broglia de Moura