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Homo naledi : controverses autour de sépultures

© Éric Le Brun

Homo naledi : ce drôle d’hominine, totalement inattendu, qui vivait à la même époque que les premiers Homo sapiens (autour de 300 000 ans), n’en finit pas de susciter la polémique. Dernière en date : enterrait-il ses morts ?

La revue eLife adopte une politique de publication assez audacieuse. Alors que les autres revues scientifiques ont un comité de rédaction et des rewievers qui relisent, corrigent puis valident les publications (souvent anonymement, ce qui est parfois la porte ouverte aux règlements de compte), elle a pris le parti de publier en ligne la première version d’un article, pour que chacun puisse le commenter et l’amender de manière transparente. Ce qui pourrait passer pour une action vertueuse a des effets pervers : un chercheur trop pressé peut en profiter pour y étaler ses travaux et théories sans les avoir fait valider par ses pairs, condition même de la recherche scientifique.

Des tombes et des décors ?

C’est ce qui se produit avec Lee R. Berger, qui défraie la chronique avec ses découvertes toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Après avoir annoncé en 2015 la découverte, dans les grottes de Rising Star (Afrique du Sud), dans une salle profonde et difficile d’accès (Dinaledi Chamber), de plus de 1 550 ossements appartenant à au moins quinze individus, il crée une nouvelle espèce : Homo naledi. Pour lui, il s’agit d’un dépôt funéraire : les défunts y ont été apportés au fil du temps, comme sur le site de la Sima de los Huesos (Atapuerca, Espagne) où, vers 430 000 ans, 28