La collection du baron de Salis à Metz
Jacques Callot (1592-1635), dessin préparatoire pour le portrait du prince de Phalsbourg à cheval. Pierre noire et lavis brun, vers 1624. Collection Salis, acquis lors de la vente Robert-Dumesnil en mars 1856. © Bibliothèques-Médiathèques de Metz, FIE CAL 505D.
Les Bibliothèques-Médiathèques de Metz présentent un florilège de la remarquable bibliothèque réunie par le baron Louis-Numa de Salis, léguée à la Ville en 1892 : chartes et manuscrits médiévaux, incunables, imprimés illustrés… L’amateur de livres appréciait également les estampes et collectionnait les grands artistes lorrains, parmi lesquels Jacques Callot.
En 1892, la baronne de Salis avait prévu par testament de léguer à la Ville de Metz la bibliothèque et les collections de son mari, mort en 1880.
Miniatures et gravures léguées à la municipalité
C’est en 1892, date de la disparition de la baronne, que « 3 000 volumes, presque tous de littérature française, classique et moderne, et 118 manuscrits du IXe au XVIIIe siècle, et de différents pays, parmi lesquels, par exemple, de splendides miniatures du XVe siècle, le superbe pontifical de la cathédrale de Sens, du XIIIesiècle, un évangéliaire latin de provenance bavaroise (fin du XIe siècle), etc. » sont confiés à la municipalité, assortis d’un ensemble de gravures au burin et à l’eau-forte, écrit en 1894 Léopold Delisle, administrateur général de la Bibliothèque nationale.
Lettres de noblesse de Claude Callot, archer des gardes du duc de Lorraine et grand-père de Jacques Callot, accordées par Charles III de Lorraine. Parchemin et sceau pendant sur lacs de soie jaune, bleue et noire, 30 juillet 1584. Archives municipales de Metz, II 158 (2). © Archives municipales de Metz, II 158 (2).
Un exemplaire personnel du roi René d’Anjou
L’exposition en présente un remarquable florilège. Elle entraîne le visiteur aux côtés d’un collectionneur passionné, soulignant ses centres d’intérêt à travers manuscrits, imprimés, documents historiques, estampes. Des trésors à découvrir sans tarder, parmi lesquels les enluminures du Mortifiement de vaine plaisance par Barthélemy d’Eyck et Jean Colombe. Ce « traité de dévotion, écrit par le roi René d’Anjou en 1455, est une méditation sur la condition humaine et ses plaisirs illusoires. Plusieurs copies du manuscrit existent, mais les miniatures messines sont issues de l’exemplaire personnel du roi René d’Anjou réalisées par son peintre Barthélemy d’Eyck. Le manuscrit est ensuite passé entre les mains de l’enlumineur berrichon Jean Colombe qui paracheva les miniatures », expliquent les commissaires, Fabienne Henryot, maître de conférences, Enssib, et Gaétan Carlier, responsable du pôle patrimoine, Bibliothèques-Médiathèques de Metz. Citons encore le Livre de la recherche et du recueil des nobles du bailliage de Saint-Mihiel, manuscrit sur papier composé par Didier Richier à la fin du XVIe siècle, ou un dessin préparatoire de Jacques Callot pour le portrait gravé du prince de Phalsbourg à cheval. À noter, l’exposition est enrichie de prêts exceptionnels de la BnF, des Archives municipales de Metz et de l’Académie nationale de Metz.
Mortifiement de vaine plaisance, enluminures par Barthélemy d’Eyck et Jean Colombe, miniatures sur vélin, vers 1460-1470. Collection Salis, acquis à la vente Noël à Nancy (n° 537) en mars 1858, pour 800 francs. © Bibliothèques-Médiathèques de Metz, MS 1486.
« L’extraordinaire collection du baron de Salis. Trésors des bibliothèques de Metz », jusqu’au 18 mai 2025, porte des Allemands, boulevard André Maginot, 57000 Metz. Du mardi au dimanche de 14h à 18h, puis de 14h à 19h à partir du 1er mai (entrée libre).
