Brèves

Le musée Cognacq-Jay victime d’un violent cambriolage

Une intrusion « d’une grande violence » a eu lieu ce matin vers 10h30 au musée Cognacq-Jay. Après avoir défoncé la porte du musée parisien à coups de hache, quatre hommes armés et cagoulés se sont emparés de plusieurs objets précieux en or et diamants présentés dans l’exposition « Luxe de poche », dont certains proviendraient des collections royales britanniques. Le préjudice s’élèverait, selon Le Monde, à un million d’euros.

Le musée Fabre s’offre un tableau de concours de Thévenin 

Le 2 novembre dernier à l’Hôtel des ventes de Royan, le musée Fabre de Montpellier a acquis pour 99 200 € (frais inclus) La Mort de Tatius de Charles Thévenin (1764-1838), toile découverte à la faveur d’un inventaire de succession et expertisée par le cabinet Turquin. C’est avec cette œuvre que le peintre concourt au Prix de Rome de 1788, finalement remporté par Étienne-Barthélémy Garnier.

On ne se rebelle pas contre Rome

Colonie romaine fondée au IVe siècle avant notre ère dans le centre de l’Italie pour se protéger des incursions samnites, Frégelles était une cité florissante lorsqu’elle a été délibérément détruite en 125 avant notre ère à la suite d’une rébellion contre Rome. C’est ce qu’a établi une équipe d’archéologues allemands (Centre Leibniz d’archéologie et université de Trèves) à partir de l’étude des vestiges des peintures murales, des sanctuaires, des mosaïques et des bains publics, ainsi que ceux d’un important complexe agricole. Les restes du camp militaire, doté d’un rempart et d’un fossé, construit pour assiéger la ville ont également été exhumés.

Champ de bataille à l’étude

Connu comme le plus ancien champ de bataille identifié en Europe (1250 avant notre ère), le site des bords de la rivière Tollense, dans le nord-est de l’Allemagne, aurait vu s’affronter, outre les populations locales, des guerriers venus de régions situées plus au sud. C’est ce qu’avance une nouvelle étude portant sur les pointes de flèches en bronze et en silex retrouvées. Les formes distinctives de certaines d’entre elles suggèrent une origine de Bavière (sud de l’Allemagne) ou de Moravie (actuelle République tchèque).

Le gardien du temple

Une statue en grès de dvarapala (gardien de portes) haute d’1,70 m a été exhumée à Angkor. Elle était enfouie sous les décombres du temple de Banteay Prei, sans doute après l’effondrement de sa partie supérieure. Brisée en six morceaux et dépourvue d’une partie du bâton qu’elle tenait entre les mains, elle est néanmoins bien conservée ! Situé dans le nord du parc archéologique, ce temple secondaire a été construit sous le règne de Jayavarman VII, dernier grand bâtisseur de l’Empire khmer, à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle.

Le Louvre à votre porte 

Musée, université, édifice religieux, mairie, ministère, préfecture, ambassade… des milliers d’œuvres du Louvre sont en dépôt partout en France, répondant en cela à un objectif posé par la Révolution : rendre le musée accessible à tous en diffusant les collections nationales sur l’ensemble du territoire. Une carte interactive mise en ligne sur le site de l’institution vous permet de découvrir quelles pièces sont conservées près de chez vous et dans quelles conditions les admirer !

Notre-Dame remet l’ouvrage sur le métier

Sept tapisseries originales destinées aux chapelles de la cathédrale vont être tissées à partir de 2025 à l’initiative du Mobilier national, de l’archevêché de Paris, du recteur-archiprêtre de Notre-Dame et de l’association Revoir Notre-Dame de Paris. La réalisation des cartons sera confiée aux artistes Miquel Barceló et Michael Armitage et la production aux manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais, ainsi qu’à un atelier privé d’Aubusson. Un beau dialogue entre art contemporain et spiritualité.

Une figure majeure de Supports/Surfaces s’en est allée

Artiste peintre, sculpteur et designer de mobilier et d’objets décoratifs, Louis Cane s’est éteint le 3 novembre dernier à près de 81 ans. Né en 1943 et membre fondateur du mouvement Supports/Surfaces en 1969, il n’avait cessé de faire évoluer sa pratique artistique, passant de la peinture à la sculpture, de l’abstraction à la figuration car, comme le souligne sa famille, « stationner dans les mêmes parages toute une vie lui semblait mortifère ».

Les archéologues parlent aux archéologues

Sur le site du Camp de César (cité de Limes) au nord de Dieppe, les archéologues ont découvert avec émotion un message laissé par un de leurs prédécesseurs au début du XIXe siècle. Placé dans un flacon à sels, au sein d’un pot en céramique qui contenait également deux pièces de monnaie, le texte, destiné aux générations futures, mentionne des fouilles réalisées en janvier 1825 par « P. J. Feret ». Cet érudit, membre de sociétés savantes, avait également été maire de Dieppe.

L’atelier monétaire de la capitale arverne enfin découvert

Déchets de métallurgie du bronze, enclumettes en fer, flans monétaires non frappés et ratés de frappe, essai de coin sur une plaquette en plomb : ces vestiges mis au jour dans un quartier artisanal de Corent (Puy-de-Dôme) ont permis de localiser à cet emplacement l’atelier monétaire de la capitale arverne. Cette découverte est l’aboutissement de nombreuses campagnes réalisées par l’équipe de Matthieu Poux de l’université Lumière-Lyon 2. Un poinçon monétaire, des chapelets de flans et des petits ciseaux en fer avaient déjà été retrouvés dans la même zone.

L’île d’Yeu à nu

Sur l’île d’Yeu, les tempêtes hivernales, de plus en plus fortes et nombreuses, et l’érosion croissante du littoral ont mis à nu cette année pas moins de quatre sites archéologiques : un cimetière de naufragés (19 tombes médiévales), un site de banquet sans doute gaulois, de petits menhirs néolithiques et, enfin, un monument funéraire daté de 1600 avant notre ère, jusqu’ici protégé sous le sable et les buissons, et révélé à un promeneur par un crâne dépassant de la sépulture brisée. Ce monument a été réenfoui après les fouilles pour éviter de fragiliser encore davantage la côte.

Décapitation à la polonaise

À Chelm, dans le sud-est de la Pologne, une sépulture d’enfant datée du XIIIe siècle apporte un nouvel exemple de la croyance au retour des morts et des pratiques de décapitation destinées à s’en prémunir. La tête, séparée du tronc, a été retrouvée face contre terre, le corps lui-même étant recouvert de pierres. En 2023, 450 squelettes, avec le crâne placé entre les jambes et des pièces de monnaie dans la bouche, avaient été découverts dans le nord du pays.

Daniel Spoerri quitte la table

Né en 1930 sur les bords du Danube, le plasticien suisse d’origine roumaine s’est éteint le mercredi 6 novembre à Vienne à l’âge de 94 ans. Figure du nouveau réalisme, dont il avait signé le manifeste le 27 octobre 1960 dans l’appartement d’Yves Klein, il s’était imposé comme le père du « eat art ». À mi-chemin entre la performance et l’assemblage, ses fameux « tableaux-pièges » fixaient notamment les reliefs d’un repas, véritables natures mortes de la vie quotidienne. Le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice (MAMAC) lui avait consacré en 2021 une grande rétrospective.

La Diane du Titanic refait surface

L’épave du Titanic, qui repose par 3 800 m de fond dans l’Atlantique nord au large de Terre-Neuve, vient de faire l’objet d’une nouvelle exploration sous-marine, menée par la société RMS Titanic Inc. 2 millions d’images en haute résolution ont été réalisées. Elles ont révélé la disparition de la balustrade de la proue du navire encore en place en 2022 et aujourd’hui effondrée. A été retrouvée, partiellement enfouie dans les sédiments, une statue de Diane que l’on pensait perdue. Copie de 60 cm de haut de celle de Versailles conservée au musée du Louvre, elle ornait le manteau de la cheminée du grand salon du paquebot.

Les éditions Faton remportent à nouveau le Prix SNA du Livre d’Art

Pour la deuxième année consécutive, le Prix SNA du Livre d’Art vient récompenser un ouvrage publié aux éditions Faton. Si en 2023, la riche trilogie consacrée à l’orfèvrerie de la Renaissance et des temps modernes a obtenu la faveur du jury, ce dernier a cette fois-ci décerné son prestigieux prix à la monographie en quatre volumes dédiée à Pierre Puget (1620-1694), artiste majeur du siècle de Louis XIV, à la fois peintre, architecte et sculpteur. C’est le fruit de l’immense travail initié par l’historien de l’art Klaus Herding (disparu en 2018) et poursuivi par Geneviève Bresc-Bautier, conservateur général honoraire du département des Sculptures du musée du Louvre, qui en avait d’ailleurs rendu compte dans L’Objet d’Art. La remise de ce prix – créé en 2001 et doté d’un montant de 10 000 € – se déroulera le 14 novembre 2024 au ministère de la Culture.