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Brèves

Fabrice Bakhouche prend la présidence de l’INHA

Le conseil d’administration de l’Institut national d’Histoire de l’Art (INHA) vient d’être renouvelé pour un mandat de quatre ans, à compter du 11 mars 2025. Cinq personnalités ont été nommées par les ministres de la Culture et de l’Enseignement supérieur. À leur tête a été élu Fabrice Bakhouche, 50 ans, conseiller maître à la Cour des comptes et directeur général du groupe Sipa Ouest-France depuis octobre 2024. Fabrice Bakhouche a précédemment été directeur général adjoint de l’Agence France Presse, puis directeur de cabinet au ministère de la Culture. À partir de 2017, il a rejoint le groupe Hachette Livre dont il a été directeur général délégué jusqu’en septembre 2023. À ses côtés siègent Marie-Christine Labourdette, présidente de l’établissement public du Château de Fontainebleau, Marie Gaille, directrice de l’Institut des sciences humaines et sociales du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Michel Hochmann, président de l’École pratique des hautes études (EPHE), et Gilles Pécout, président de la Bibliothèque nationale de France (BnF), élu vice-président.

Records du monde pour une œuvre de Primatice et une feuille de Poussin

Lors de la traditionnelle vente de dessins anciens qui s’est tenue chez Christie’s, à Paris, le 26 mars, ont été battus deux records mondiaux. Parmi les quelque 130 feuilles proposées figurait un dessin préparatoire de Francesco Primaticcio, dit Primatice (1504-1570) pour une fresque de la Porte Dorée du château de Fontainebleau, récemment restaurée. Inscrite au titre des Monuments historiques depuis 2012, cette Étude d’anatomie pour Hercule abordant à l’île de Cos et blessé par Chacodon à la sanguine, réalisée vers 1540, a été adjugée 831 600 euros (frais inclus), soit plus de 10 fois son estimation, établissant un nouveau record pour l’artiste. Un dessin inédit de Nicolas Poussin (1594-1665), La Conversion de Sainte Catherine, était également très attendu. Il semble avoir été exécuté peu de temps après son arrivée à Rome, vers 1627-1630. Adjugé 277 200 euros (frais inclus), il a décroché un record pour une œuvre sur papier de l’artiste.

Pain de bleu égyptien

La Domus Aurea, à Rome, a livré un imposant pain de bleu égyptien, haut de 15 cm et pesant près de 2,5 kg. Obtenu par un mélange de silice, calcaire, minéraux contenant du cuivre et carbonate de sodium, chauffé à haute température, ce pigment synthétique précieux, élaboré dès le IIIe millénaire en Égypte et en Mésopotamie, est généralement retrouvé à l’état de poudre ou de petits galets. Les analyses chimiques et spectroscopiques ont montré la très grande qualité du bloc et confirmé la haute technicité des artisans travaillant dans la résidence impériale de Néron.

Flèches empoisonnées

Découvert en 1983 dans la grotte Kruger, en Afrique du Sud, un fémur d’antilope daté de 5000 avant notre ère avait révélé à la radiographie trois pointes de flèche, placées à l’intérieur de l’os qui servait de carquois. En le réexaminant récemment, une équipe de l’université de Johannesburg a décelé les traces d’une substance ; son analyse a montré la présence d’au moins deux composants toxiques d’origine végétale, susceptibles d’agir sur le muscle cardiaque. Les plantes dont ils sont issus ne sont pas attestées dans la région, ce qui suggère son transport sur de longues distances ou des échanges. C’est là le plus ancien poison complexe découvert à ce jour.

Investir dans la couleur

Au printemps, les fouilles réalisées par l’Inrap dans l’église du couvent des Jacobins de Morlaix, dans le Finistère, avaient livré pas moins de 230 sépultures. L’étude du bâti a, elle, conduit à la découverte de décors peints aux couleurs vives de l’église initiale, consacrée en 1250. Sont également réapparus de nombreux blasons peints au moment de la reconstruction au XIVe siècle à la suite d’un incendie : ils témoignent de l’investissement des seigneurs de la région dans les travaux et de leur volonté d’imprimer leur marque.

Des dépressions et des hommes

Une équipe CNRS/Inrap explore depuis 2022 les traces d’habitats néolithiques à Val-des-Marais (Marne) : dans le secteur du « Pré à Vaches », plusieurs dizaines de dépressions naturelles ont été mises en évidence. La fouille de plusieurs de ces cavités de 15 à 25 m de diamètre et d’1,5 m de profondeur, formées au Tardiglaciaire par la décalcification de la craie, a révélé des vestiges d’une occupation remontant ici au Néolithique moyen, là au Néolithique récent : mobilier, traces d’extraction d’argile, puits… Jouxtant l’une des dépressions, une abside de bâtiment a également été mise au jour. Plusieurs tronçons de fossés d’enceinte palissadée ont par ailleurs été identifiés entre les dépressions : ils semblent en entourer certaines et en exclure d’autres. Comprendre l’articulation entre ces deux types de structures est l’un des enjeux des études à venir.

La ronde des cloches de Fontevraud bientôt reconstituée

Lundi 7 avril, Robert rejoindra à l’abbaye de Fontevraud Aliénor, Richard, Gabrielle, Pétronille et Julie. Pourquoi cette réunion est-elle remarquable ? Parce qu’il s’agit de six cloches récemment fondues, qui vont remplacer celles qui avaient été détruites à la Révolution. Robert, bourdon de plus de 2 mètres de haut et 4 tonnes, quittera ce jour-là la fonderie de Villedieu-les-Poêles, où il a été créé, pour rejoindre l’abbaye. L’ultime cloche de la ronde de Fontevraud porte le nom du fondateur de l’abbaye, Robert d’Arbrissel, et arbore un décor dessiné par l’artiste Françoise Petrovitch. L’inauguration de la ronde aura lieu le 12 avril en présence des six artistes ayant orné les cloches.

À Bruxelles, un grand projet de restauration pour le Musée & Jardins van Buuren

La villa van Buuren, construite en 1928, est un chef-d’œuvre de l’Art déco. Elle abrite aujourd’hui encore les tableaux, le mobilier et les objets d’art réunis par David et Alice van Buuren. Cet ensemble offre un instantané unique de la création en Belgique dans l’Entre-deux-guerres. Fondé en 1970, le Musée & Jardins van Buuren en assure la conservation et l’ouverture au public. Un grand projet vient d’être annoncé, qui comprendra la restauration du mobilier, des éléments décoratifs et des œuvres de la collection, la préservation et la mise en valeur du jardin, ainsi que la modernisation des infrastructures. Une salle de médiation, une réserve dédiée aux tableaux et aux archives et une bibliothèque seront aussi créées. La villa restera ouverte au public durant les travaux.

Versailles : les jardins disparus du Roi-Soleil renaissent en réalité virtuelle

N’avez-vous jamais rêvé de parcourir les jardins de Versailles tels que Louis XIV les a connus ? À partir du 25 mars 2025 et jusqu’au 6 janvier 2026, ce rêve se réalisera grâce à la réalité virtuelle. André Le Nôtre, le créateur de ces fabuleux jardins, vous guidera à la découverte de la Ménagerie royale, du bosquet du Labyrinthe et de la grotte de Téthys. Coproduite par GEDEON Experiences, Small Creative, VIVE Arts et le château de Versailles, l’expérience interactive « Versailles : les jardins disparus du Roi Soleil » a été conçue grâce à des documents d’archives, des témoignages d’experts du château et des vestiges archéologiques. Réservez votre visite sur le site du château de Versailles et venez en famille : les enfants de plus de 8 ans sont les bienvenus.

Le mobilier de l’appartement-atelier de Le Corbusier classé au titre des Monuments historiques

Jusqu’à sa mort en 1965, l’architecte Le Corbusier vivait et travaillait dans un appartement situé porte Molitor, à Boulogne-Billancourt (92). Le ministère de la Culture vient d’annoncer le classement du mobilier de cet appartement, resté en l’état et propriété de la Fondation Le Corbusier, qui en assure la conservation, l’entretien et l’ouverture au public. L’immeuble lui-même était déjà classé au titre des Monuments historiques depuis 1972, mais le mobilier de l’appartement-atelier n’était pas protégé. Sont concernés par ce classement une trentaine de meubles et objets, dont certains datant du XIXe siècle ou achetés par Le Corbusier, ainsi que ses propres créations : une table basse Tronc d’arbre (avant 1944), un fauteuil grand confort conçu par lui, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand (1928) ou encore une table de salle à manger, également conçue par les trois designers (1934), entre autres. L’appartement est ouvert à la visite et une visite virtuelle est aussi disponible sur le site de la Fondation Le Corbusier.

Le Musée d’arts de Nantes sera bientôt dirigé par Emmanuelle Delapierre

Actuellement directrice du musée des Beaux-Arts de Caen, Emmanuelle Delapierre, 49 ans, prendra la tête du Musée d’arts de Nantes à partir du 1er juin 2025. Elle y succédera à Sophie Lévy, devenue directrice générale du Voyage à Nantes le 1er janvier 2025, qui occupait cette fonction depuis juillet 2016. Conservatrice du patrimoine, Emmanuelle Delapierre a dirigé les musées des Beaux-Arts d’Arras et de Valenciennes avant de rejoindre Caen en 2015. Spécialiste de l’art du XVIIe siècle, elle est devenue au fil du temps une excellente connaisseuse de l’art contemporain. La ville de Nantes a souligné son « appétence pour la création contemporaine, son expertise pour des expositions thématiques transhistoriques, son expérience de l’ouverture des musées à des partenariats d’une grande diversité ».

La Seine, de Paris à la mer de Raoul Dufy restaurée au musée des Beaux-Arts de Lyon 

Comme La Fée Électricité, conservée au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, La Seine, de Paris à la mer a été peinte par Raoul Dufy pour l’Exposition internationale des Arts et Techniques qui s’est tenue à Paris en 1937. Déposée au musée des Beaux-Arts de Lyon en 2001, cette œuvre de 12 mètres de long par 3,5 mètres de haut, figurant le fleuve et ses affluents, orne aujourd’hui le salon de thé situé au premier étage. Sa restauration vient de commencer et se prolongera jusqu’au 27 mai 2025. Les trois toiles sur lesquelles l’œuvre est peinte vont être décrochées et restaurées sur place. Les restaurateurs vont pratiquer un dépoussiérage, un décrassage, le refixage des soulèvements et le masticage de certaines lacunes. Une réflexion sur de meilleures conditions de présentation et de conservation de l’œuvre accompagnera cette restauration.

Le Vœu de Louis XIII d’Ingres en dépôt au musée Ingres-Bourdelle

Alors qu’il en dévoile dans l’exposition « Le Vœu de Louis XIII. Naissance d’une œuvre » (jusqu’au 18 mai 2025) les dessins préparatoires, le musée Ingres-Bourdelle, à Montauban, a reçu en dépôt le tableau d’Ingres conservé dans la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption depuis 1826. L’édifice est fermé depuis l’automne 2020, des fissures étant apparues dans la première travée de la nef et dans les chapelles latérales. Un rapport d’expertise a déterminé que la cathédrale devait faire l’objet d’importants travaux de stabilisation et de soutènement. La première phase de travaux devrait s’achever mi-2027, date à laquelle le Vœu de Louis XIII, peint par Ingres entre 1820 et 1824, retrouvera sa place dans la cathédrale. Vous pouvez l’admirer depuis le 7 mars dans la chapelle du musée Ingres-Bourdelle.

Casque d’or

Un somptueux casque d’apparat antérieur à l’ère viking, daté entre la fin du VIIe et le milieu du VIIIe siècle, a été exhumé à Lejre, à l’ouest de Copenhague. Les deux fragments retrouvés, initialement façonnés d’un seul tenant, d’une facture exceptionnelle, sont faits en bronze plaqué or, orné de grenats rouges et d’un décor figurant un animal doté de grands yeux et de dents proéminentes. Ce site était à cette période, comme l’attestent les grands halles et monuments funéraires révélés par des fouilles antérieures, un centre politique et religieux important.

Par le trou de la serrure

Datée des IIIe-IVe siècles, une minuscule serrure romaine en or est sortie d’une motte de terre dans un champ de Westphalie, dans l’Ouest de l’Allemagne. Finement ouvragé, orné de deux rangées de motifs perforés, le cylindre d’à peine 1,2 sur 1,1 cm, qui servait certainement à la fermeture d’un coffret, a été examiné grâce à la tomographie par neutrons. Elle a révélé la structure interne de l’objet, presque complète, mais endommagée, similaire aux mécanismes connus de serrures romaines habituellement en fer ou en bronze.