![Un archéologue au travail. CC BY-SA Mariya Shubina, 2017](https://www.actu-culture.com/wp-content/uploads/2024/05/1-Archaeological_field_work.jpg)
Nous vous faisions part en février dernier de la volonté de l’European Association of Archaeologists (EAA) — organisme européen aux extensions mondiales rassemblant près de 4 000 acteurs du patrimoine culturel et siégeant au Conseil de l’Europe depuis 1998 — d’interpeller les partis politiques en lice pour les élections des 8 et 9 juin prochains sur des questions touchant à l’archéologie. Il s’agissait notamment de leur faire prendre position quant à la protection du patrimoine, la lutte contre le pillage archéologique, la mobilité transfrontalière et la libre utilisation des images liées au patrimoine culturel. Bilan d’un sondage à l’échelle européenne.
L’association vient de publier les résultats de cette campagne de repères électoraux plutôt décevants. Elle n’a reçu que trois réponses auprès des sept groupes politiques du Parlement européen sollicités. Au niveau français, ArkéoTopia n’obtient pas mieux avec six réponses auprès des vingt partis encore dans la course. Ce manque d’intérêt au niveau national n’est pas isolé. À l’exception de l’Allemagne, de la Belgique et de l’Irlande, on le constate sous diverses formes dans cinq autres pays : Autriche, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal.
Parent pauvre des programmes
« Si, parmi les thèmes retenus, certains peuvent sembler spécifiques à la communauté archéologique comme celui de la protection de l’environnement historique dans la planification européenne ou de la lutte contre le pillage archéologique, d’autres touchent à des sujets plus larges. C’est le cas des défis à relever sur la relation entre changement climatique et patrimoine culturel ou encore pour la mobilité transfrontalière des travailleurs européens ainsi que la mise en place d’une solution pour la libre utilisation d’images. Pourquoi une telle difficulté à répondre à des questions légitimes ? Veulent-ils éviter, à l’issue des élections, de se retrouver comptables de promesses qu’ils ne sauraient pas ou ne voudraient pas tenir ? Si la campagne ne donne pas de réponses, elle représente un indicateur d’un mal-être démocratique. Ce mal-être n’est pas seulement français, mais également européen. Est-il normal que de futurs élus soient si difficiles à joindre ? Est-il normal qu’une réponse écrite soit si difficile à donner par de futurs élus alors qu’elle devrait déjà faire partie de leur programme ? Est-il normal que le patrimoine culturel soit si peu important pour que plusieurs des retours mettent en avant une absence de mesures concrètes sur des questions où les eurodéputés en place légifèrent déjà régulièrement ? » déplore l’European Association of Archaeologists dans son communiqué. La méthodologie employée et les résultats détaillés sont consultables sur le site ArkeoTopia.org.
Stéphanie Durand-Gallet