Derniers jours : à la découverte des sanctuaires angevins

Évocation du mithraeum d’Angers.

Évocation du mithraeum d’Angers. Photo service de presse. © Henri Mouzet, 2024

Les cultes antiques ont laissé derrière eux quantité de vestiges dont l’archéologie s’attelle à restituer le contexte. À Angers, ces découvertes ont motivé l’organisation de l’exposition « Cultes et sanctuaires à Angers dans l’Antiquité » dans la galerie d’actualité du musée des Beaux-Arts. Du Ier au Ve siècle, des sanctuaires voués aux divinités du panthéon romain ou à des croyances orientales témoignent de la diversité spirituelle de la ville à travers les âges.

L’exposition présente notamment des sanctuaires dédiés à des divinités bien connues, comme Apollon, Mercure ou Hercule, rappelant l’intégration des dieux gréco-romains dans la vie quotidienne des Gallo-Romains. Elle met également en lumière l’évolution des croyances avec l’apparition des premières basiliques chrétiennes à partir de l’Antiquité tardive, symbolisant le passage du paganisme au christianisme dans la région.

Tête de Mithra, IIe-IIIe siècle après J.-C. Service régional de l'archéologie (DRAC des Pays de la Loire).

Tête de Mithra, IIe-IIIe siècle après J.-C. Service régional de l'archéologie (DRAC des Pays de la Loire). Photo service de presse. © INRAP / Hervé Paitier

Le culte de Mithra : une découverte clé

Parmi les temps forts de l’exposition, l’adoration du dieu Mithra, originaire d’Orient, se démarque. Révélée par les fouilles archéologiques de 2010, la présence de ce culte à Angers est matérialisée par la découverte d’un mithraeum, un temple souterrain consacré au dieu. Cette structure, enfouie sous terre, regorgeait de céramiques rituelles, d’offrandes liturgiques et d’autres objets dédiés aux rituels du culte mithriaque, illustrant l’adaptabilité du panthéon romain aux croyances venues de l’Orient.

Reconstitution du mithraeum, vue axonométrique.

Reconstitution du mithraeum, vue axonométrique. Photo service de presse. © Henri Mouzet, 2024

Vingt années de recherches

L’exposition s’inscrit dans la continuité des recherches archéologiques menées ces vingt dernières années à Angers. Elle vient après d’autres événements consacrés aux édifices de spectacle (2014), aux inscriptions et graffiti (2016), et aux routes et ponts (2018), offrant un nouvel éclairage sur la civilisation gallo-romaine. Grâce à une présentation de mobilier archéologique, de documents, d’images et de supports audiovisuels, le visiteur est invité à resituer les objets dans leur contexte sacré et historique.

Statuette d’Apollon, IIe siècle après J.-C. Bronze doré. Angers, musées d’Angers.

Statuette d’Apollon, IIe siècle après J.-C. Bronze doré. Angers, musées d’Angers. Photo service de presse. © Musées d’Angers / David Riou

L’étude de la céramique à l’honneur

Organisée en partenariat avec l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et le Service régional de l’archéologie des Pays de la Loire, la présentation a également été conçue en lien avec le congrès international de la SFECAG (Société française d’études de la céramique antique en Gaule), qui s’est tenu en mai 2024 à Angers. Une collaboration qui souligne l’importance de l’étude des céramiques et des offrandes dans la compréhension des pratiques cultuelles antiques.

Gobelet votif avec dédicace à Mithra.

Gobelet votif avec dédicace à Mithra. Photo service de presse. © Hervé Paitier, 2013