Christian Krohg, peintre du peuple du nord (1/9). Un artiste norvégien à découvrir au musée d’Orsay
![Christian Krohg, Femme coupant du pain [Kone som skjærer brød] (détail), 1879. Huile sur toile, 80 x 66,2 cm. Bergen, Kode Bergen Art Museum.](https://www.actu-culture.com/wp-content/uploads/2025/03/preview__christian-krohg-detail-femme-coupant-du-paint-kode-bergen-art-museum.jpg)
Christian Krohg, Femme coupant du pain [Kone som skjærer brød] (détail), 1879. Huile sur toile, 80 x 66,2 cm. Bergen, Kode Bergen Art Museum. Photo Kode – D. Fosse
Pour la première fois en France, le peintre Christian Krohg (1852‑1925) a les honneurs d’une rétrospective, dernière étape du cycle norvégien du musée d’Orsay après Edvard Munch (2022) et Harriet Backer (2024). Quasi inconnu en France, Krohg est un personnage clef de la vie culturelle des années 1880-1890, figure éminente de la Bohème et critique impénitent d’une société oppressive et hypocrite. Ancrée dans un naturalisme inspiré de la lecture de Zola, nourrie par les recherches formelles de l’art moderne, sa peinture est tout entière tournée vers les hommes et les femmes de son temps : portraits, figures de marins embarqués, scènes urbaines ou domestiques reflètent une aptitude hors du commun à témoigner des vies humaines.
Entretien avec Servane Dargnies de Vitry, conservatrice Peinture au musée d’Orsay, commissaire de l’exposition. Propos recueillis par Armelle Fayol
L’exposition du musée d’Orsay est la première consacrée à Christian Krohg en France. Cela a-t-il pesé dans le parcours que vous avez conçu ?
Non seulement ce peintre n’a jamais bénéficié d’exposition en France, mais cela vaut pour tous les autres pays en dehors de la Scandinavie. Nous avions donc conscience des enjeux de cet événement, qui s’accompagne du même coup de la première publication en français sur l’artiste. Il est probable que le catalogue demeure pendant quelques années l’unique ouvrage en français à ce sujet. Il nous a paru dès lors logique et nécessaire de proposer une évocation de l’ensemble du parcours de l’artiste et, dans la mesure du possible, de toutes les facettes de son œuvre afin de proposer un portrait assez complet. Cela rendait le projet d’exposition à la fois ambitieux et plus simple, en quelque sorte : les thèmes les plus importants se sont un peu imposés d’eux-mêmes.
Christian Krohg, Autoportrait au béret [Selvportrett], 1883. Huile sur toile, 47,5 x 36 cm. Oslo, Nasjonalmuseet. Photo service de presse. Photo Nasjonalmuseet – B. Høstland
Au contraire d’Edvard Munch, son compatriote, célébré au musée d’Orsay en 2022, Christian Krohg est quasiment inconnu en France. Pouvez-vous dans un premier temps essayer de nous expliquer ce qu’il représente dans son pays ?
En Norvège Christian Krohg est un nom que tout le monde connaît. Il s’agit d’une figure intellectuelle incontournable du tournant du XIXe et du XXe siècle, qui incarne toute une époque de bouleversement social et culturel. Il a été très proche des milieux littéraires de son temps, participant au courant naturaliste par le biais, notamment, de son roman Albertine, mais aussi par les sujets dont il a fait le cœur de son travail pictural. On pourrait dire qu’il est un peu l’équivalent en peinture d’auteurs comme August Strinberg ou Henrik Ibsen, qui incarnent eux aussi des années cruciales dans l’histoire de la Norvège moderne, à ceci près que les écrits des deux dramaturges ont eu un retentissement européen, un peu comme l’art d’Edvard Munch. Krohg, en tant qu’artiste, a été au contraire largement oublié hors de la Norvège, notamment en France, où il a pourtant exposé à plusieurs reprises au Salon, en 1882, 1884 et 1887 notamment.
« La sensibilité de Krohg le porte à s’intéresser avant tout aux rapports humains »
Comment expliquer cet oubli ?
Je crois que c’est en partie parce qu’il n’est pas un peintre de paysage, et qu’il ne correspond pas à l’image que nous nous faisons des peintres du nord de l’Europe. Ainsi, Krohg ne figurait pas dans l’exposition de 1987 au Petit Palais, « Lumières du nord : la peinture scandinave, 1885-1905 ». D’une certaine manière, il n’est pas où on l’attend. C’est d’ailleurs ce qui le rend intéressant. Même quand il séjourne au sein de la colonie d’artistes de Skagen au Danemark – et il s’y rend jusqu’au milieu des années 1890, soit pendant quinze ans –, au côté des plus grands paysagistes scandinaves de l’époque, il délaisse totalement le paysage. Son principal projet sur l’île, qu’il poursuit pendant des années, consiste à peindre le quotidien d’une famille de pêcheurs, les Gaihede : Ane et Niels, leurs enfants et leurs petits-enfants. Il va faire d’eux une quarantaine de tableaux. Sa sensibilité le porte à s’intéresser avant tout aux rapports humains, rapports sociaux ou relations de soin au sein d’une famille, à l’image d’un grand-père se penchant sur le berceau de son petit-enfant, d’une femme préparant le repas pour tous ou veillant son mari. À travers ces moments très délicats, Krohg peint l’humanité.
Christian Krohg, Rue de village à Grez [Landsbygate i Grez], 1882. Huile sur toile, 102 x 70 cm. Bergen, Kode Bergen Art Museum. Photo service de presse. Photo Kode – D. Fosse
« Son projet pictural est très réaliste ; il trouve dans la société de son temps la matière de son art »
Son tableau le plus célèbre illustre l’une des grandes questions qui traversent la Norvège de l’époque : Albertine dans la salle d’attente du médecin de la police. À juste titre, l’exposition lui offre une place centrale.
Ce tableau très célèbre illustre en effet un moment clef du roman de Krohg, qui raconte le destin tragique d’une jeune femme contrainte à la prostitution. Le sujet est au cœur des débats sociaux du temps, en particulier en raison du contrôle qui s’exerce sur ces femmes et restreint leur liberté : elles doivent vivre dans le seul quartier qui leur est autorisé ; elles ont interdiction de faire du bruit et de se promener la nuit dans les rues ; on leur impose aussi des examens gynécologiques strictement encadrés par la police – et c’est précisément pour l’un de ces examens que la jeune femme du tableau a été convoquée. Le roman fait scandale. Il est confisqué par la police le lendemain de sa parution, ce qui du même coup attise la curiosité pour les quelques exemplaires qui circulent. L’intérêt du public et de la presse est sans doute redoublé du fait que Krohg, qui a une formation de juriste, assure sa propre défense au procès. Dans son discours devant la Cour, il explique que l’écriture de ce livre était pour lui un devoir moral. L’histoire est en effet celle qu’une prostituée de Kristiania lui a racontée, et il se sent tenu, comme il le dit, de « la crier au monde afin que tous puissent l’entendre ».
Krohg veut dénoncer l’hypocrisie des autorités qui laissent libre cours à la prostitution tout en exerçant sur ces femmes un contrôle indigne. Son projet pictural est donc très réaliste ; il trouve dans la société de son temps la matière de son art, dans une démarche qui rappelle celle de Courbet. Krohg a aussi travaillé comme journaliste, ce qui a sans doute nourri son souci de témoigner de l’époque et de la vie des gens. Albertine n’a pas encore été traduit en français, ni en anglais du reste. Dans le parcours d’exposition, nous en proposons toutefois des passages traduits, que le public pourra écouter tout en découvrant le grand tableau.
Christian Krohg, Albertine dans la salle d’attente du médecin de la police [Albertine i politilegensventeværelse], 1885-1887. Oslo, Nasjonalmuseet. Photo service de presse. Photo Nasjonalmuseet – B. Høstland
Le roman Albertine révèle une violence très particulière de la société norvégienne. Comment la définir ?
C’est une société oppressante parce qu’elle est assez fermée. Elle est aussi marquée par la violence de ses contrastes, d’autant plus perceptibles à Kristiania que la ville n’est pas grande. Sur l’avenue Karl Johan, l’artère principale, se rencontrent les intellectuels de la Bohème et les bourgeois, les très pauvres et les très riches, les prostituées et les policiers. En haut de l’avenue se trouve le château royal, et juste en dessous s’ouvre le quartier des prostituées. Il est important d’avoir en tête cette promiscuité pour comprendre les œuvres de Krohg. Mais par ailleurs, c’est une société qui est en train de changer. Georg Brandes, le grand critique danois de l’époque, qui a initié Krohg à la littérature française, à Zola, à Maupassant, aux Goncourt mais aussi à la pensée française, écrit : « Il semblait à cette génération que quelque chose ne tournait pas rond dans la grande machine de l’existence, et qu’elle menaçait de céder. » Les artistes et les écrivains du cercle de Krohg ont précisément pour objectif de faire bouger cette société sclérosée, en mettant en question l’hypocrisie du système.
Christian Krohg, Un adieu [Et farvel], 1876. Huile sur toile, 100,5 x 83 cm. Göteborg, Göteborgs Konstmuseum. Photo service de presse. Photo Göteborgs Konstmuseum – H. Sehatlou
Krohg a-t-il théorisé la dimension politique de sa peinture ou a-t-il tout au moins écrit à ce sujet ?
Pour l’essentiel il a fait, en 1886 et 1888 à Oslo, deux conférences destinées aux peintres de la jeune génération, dans lesquelles il présente à la fois son esthétique et son éthique, qui sont indissociablement liées. Il y explique ce qui l’a intéressé dans la peinture de Manet. Krohg, et c’est en cela qu’il s’inscrit dans la mouvance naturaliste, veut se confronter aux grandes questions sociales de son temps. L’art, selon lui, n’est pas fait pour être joli ou pour décorer les maisons des bourgeois, mais pour s’adresser au plus grand nombre et contribuer aux débats de son temps. C’est un engagement qui lui vient notamment de son admiration pour Gustave Courbet.
Les écrivains naturalistes de Norvège s’emparent, par le théâtre ou le roman, des questions sociales brûlantes pour faire émerger des débats dans cette société qui est encore bourgeoise. Krohg est l’un des rares à faire la même chose en peinture. C’est l’un des peintres les plus engagés de son temps. Frits Thaulow, son ami puis beau-frère, peintre lui aussi, disait que Krohg croyait pouvoir changer le monde avec ses tableaux. Dans l’une de ses conférences, il dit aux jeunes artistes : « Vous devez peindre de manière à toucher, émouvoir, scandaliser ou réjouir le public par ce qui vous a vous-même réjoui, ému, scandalisé ou touché ». L’utilité de la peinture repose sur la transmission de l’émotion, qui est aussi le moyen pour elle d’atteindre à l’universalité. C’est ce à quoi parvient Krohg, même quand il n’aborde pas de grands sujets sociaux mais simplement le quotidien des gens. L’un des autres points intéressants de ces conférences, c’est que Krohg cite Maupassant, dont il admire la psychologie et la capacité à suggérer les états psychologiques à travers certains détails, certains objets.
Christian Krohg, Albertine dans la salle d’attente du médecin de la police [Albertine i politilegensventeværelse] (détail), 1885-1887. Oslo, Nasjonalmuseet. Photo service de presse. Photo Nasjonalmuseet – B. Høstland
Krohg a-t-il une place particulière au sein de la Bohème de Kristiania, au sein de laquelle l’idée de mettre en question la société est partagée ?
Les artistes, écrivains et intellectuels de la Bohème gravitent autour de l’écrivain Hans Jæger et de Christian Krohg, qui en sont les chefs de file. Les deux hommes fondent ensemble un journal, Impressionisten, très engagé, qui fait office d’organe du mouvement, et dans lequel des journalistes défendront, d’ailleurs, Jæger et Krohg lors de leurs procès pour la parution de leurs romans respectifs. Dans des notes privées, Edvard Munch, qui fut l’élève de Krohg, résume assez bien son tempérament singulier : « Maître Krohg était le seul peintre capable de descendre de son trône et d’éprouver de la compassion sincère pour ses modèles. » Sur un autre plan, la place de Krohg au sein de la Bohème a peut-être été en partie déterminée par sa relation avec Oda, figure importante du groupe, élève et maîtresse du peintre, avec laquelle il se mariera en 1888. Leur relation, très libre, non conventionnelle, s’établit sur le modèle défendu par la Bohème. Oda a beaucoup d’amants. Leur premier enfant naît hors mariage en Belgique. Le parfum de scandale qui entoure Oda tranche avec la douceur des scènes dans lesquelles Krohg, à plusieurs reprises, la peint.
Christian Krohg, Dans le bain [I baljen], 1889. Huile sur toile, 144,3 x 153,7 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. Photo service de presse. Photo SMK – J. Skou-Hansen
Compte tenu de l’ambition de sa peinture, Krohg semble avoir trouvé un réalisme formel qui lui correspond parfaitement. Y a-t-il tout de même dans son style une évolution perceptible ?
Je ne parlerais pas d’évolution, mais plutôt de la coexistence de deux manières, l’une plus naturaliste, l’autre quasi impressionniste. Dans la série de tableaux autour d’une figure de couturière, on voit bien cette différence d’approche. L’une des versions est peinte minutieusement, avec des touches peu visibles, une matière très travaillée, une facture lisse ; dans une autre, la touche est plus visible et l’impression d’ensemble plus dynamique. Or ces œuvres datent de la même période. Il faut sans doute y voir le goût de Krohg pour l’expérimentation. Il a été fasciné par l’art de Manet, auquel il emprunte notamment le fait de représenter des personnages absorbés dans leurs tâches ou au contraire qui regardent directement le spectateur. Krohg aime bien reprendre ses motifs, parfois de façon rapide, avec un effet d’inachevé.
« Même lorsqu’il peint des marins embarqués sur les flots, […] on est très loin de la célébration de la nature »
J’aimerais revenir un instant sur le travail du peintre à Skagen. Comment est-il amené à entrer ainsi dans le quotidien d’une famille ?
Comme je le disais plus haut, à de rares exceptions près, le paysage seul n’est jamais un sujet pour Krohg. Même lorsqu’il peint des marins embarqués sur les flots, le cadrage est resserré sur les hommes et on est très loin de la célébration de la nature. Krohg est très vite frappé par la disponibilité des habitants de l’île, expliquant qu’on peut « entrer chez n’importe qui et observer les pièces de la maison ». « Ils sont sans façon, écrit-il, poursuivent leur repas ou leur sieste en gardant leur tenue vestimentaire, sans se sentir gênés. On devient tout de suite un de leurs familiers. » À cela s’ajoute le fait que les peintres de Skagen rémunèrent leurs modèles. Peu à peu, Krohg tisse des liens d’amitié avec les Gaihede. Il a conscience de sa position de témoin privilégié, et il tient justement à témoigner des scènes quotidiennes de cette famille, pour l’essentiel des scènes de soin des adultes envers les enfants ou entre conjoints. L’abandon que l’on perçoit dans certains de ces tableaux donne presque l’impression que Krohg prend soin à son tour de ceux qu’il peint. Le thème du soin accordé au sein d’une famille est majeur dans sa peinture. Lorsqu’il prend pour sujet ses proches, très souvent ce sont les scènes de soin qui retiennent son attention – allaitement, toilette, lecture du soir. C’est assez curieux pour un libertaire bohème d’être si attaché à cette question.
Christian Krohg, Le Tressage des cheveux [Håret flettes], 1888. Huile sur toile, 56 x 49 cm. Oslo, Nasjonalmuseet. Photo service de presse. Photo Nasjonalmuseet – B. Høstland
Quelle hypothèse faites-vous, précisément, à ce sujet ?
Comme je l’explique de façon détaillée dans le catalogue, il me semble que cet aspect du travail de Christian Krohg s’éclaire lorsqu’on le rattache à sa lecture de Charles Darwin. Quand le peintre publie un recueil de l’ensemble de ses œuvres à la fin de sa vie, il lui donne pour titre La Lutte pour l’existence, une formule qu’il emprunte directement à Darwin et qu’il avait déjà utilisée pour l’un de ses tableaux dépeignant une scène de distribution de pain dans la rue. La lutte pour l’existence est un élément central de la théorie de la sélection naturelle de Darwin, expliquée dans De l’origine des espèces, son ouvrage publié en 1859. Mais la sélection naturelle s’applique-t-elle de manière identique chez l’homme ?
Après la parution du premier livre de Darwin, Herbert Spencer (1820-1903), sociologue anglais, a été l’un des premiers à tenter d’appliquer la théorie de ce dernier à la société humaine, inventant la notion de « survie des plus aptes » par analogie avec la sélection naturelle. Mais Darwin, quant à lui, s’est fermement opposé à l’application de la sélection naturelle aux sociétés humaines. Dans son traité d’anthropologie, La Filiation de l’homme et la sélection liée au sexe, en 1871, il explique que l’homme se distingue du reste du règne animal par son instinct de « sympathie », qui le pousse à venir en aide aux membres faibles de sa communauté. Patrick Tort nomme cette dynamique « la seconde révolution darwinienne » ou « l’effet réversif de l’évolution » : alors que la sélection naturelle élimine, la civilisation protège les plus vulnérables de corps et d’esprit, et déploie tous ses efforts pour « arrêter la marche de l’élimination ». Selon Darwin, c’est la vulnérabilité intrinsèque du petit qui induit le soin apporté par les parents. C’est bien à partir de la sphère familiale que l’homme étend peu à peu « ses instincts sociaux et sa sympathie à tous les membres de la société ». Pour ma part, j’ai tendance à voir chez Krohg une image de ce phénomène ; on pourrait parler à son sujet non pas de darwinisme social mais, inversement, de « socialisme darwinien ».
Christian Krohg, Femme coupant du pain [Kone som skjærer brød], 1879. Huile sur toile, 80 x 66,2 cm. Bergen, Kode Bergen Art Museum. Photo Kode – D. Fosse
L’essentiel de l’œuvre de Christian Krohg se trouve aujourd’hui en Norvège. Est-ce un projet du musée d’Orsay d’acquérir un de ses tableaux ?
En 2020 le Metropolitan Museum de New York a pu acquérir l’une des deux versions connues d’un tableau peint à Skagen, représentant le grand-père Gaihede réparant un filet. Nous souhaiterions bien sûr pouvoir faire de même car le musée d’Orsay a vocation à acquérir des œuvres majeures des écoles européennes de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Christian Krohg, La Réparation du filet I [Garnbinderen I], 1879. Huile sur toile, 94 x 81 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art. Photo courtesy the Metropolitan Museum of Art, New York
« Christian Krohg (1852-1925). Le peuple du nord » du 25 mars au 27 juillet 2025 au musée d’Orsay, Esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 75007 Paris. Tél. 01 40 49 48 14. www.musee-orsay.fr
Catalogue de l’exposition, coédition Musée d’Orsay / Hazan, 192 p., 39€