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Petrit Halilaj et Alberto Giacometti : regards croisés

Alberto Giacometti (1901-1966), Copie d’après des dessins d’enfants faits à la craiesur le trottoir du Boulevard Villemain, 1932. Encre noire et crayon graphite sur page de carnet détachée. Paris, Fondation Giacometti.

Alberto Giacometti (1901-1966), Copie d’après des dessins d’enfants faits à la craiesur le trottoir du Boulevard Villemain, 1932. Encre noire et crayon graphite sur page de carnet détachée. Paris, Fondation Giacometti. Photo service de presse. © Succession Alberto Giacometti / Adagp, Paris 2025

L’Institut Giacometti tisse un parallèle entre l’œuvre d’Alberto Giacometti (1901-1966) et celui du plasticien kosovar Petrit Halilaj (né en 1986). Ce dialogue artistique explore la relation entre le dessin, la sculpture et l’imaginaire, en mettant en lumière des thèmes communs aux deux artistes.

Marqué par son enfance au Kosovo, Petrit Halilaj développe un œuvre où mémoire et expression graphique tiennent une place essentielle.

Une approche croisée de l’art et de l’enfance

Son travail entre en résonance avec certaines pièces d’Alberto Giacometti, notamment celles influencées par le dessin enfantin. L’exposition prend appui sur l’œuvre Le Palais à 4h du matin (1932) pour interroger la représentation de l’espace et la manière dont l’imaginaire structure la perception du monde. L’artiste suisse a laissé des notes relatives à la conception de cette sculpture : « Cet objet s’est formé peu à peu à la fin de l’été 1932, il s’est éclairé lentement pour moi, les diverses parties prenant leurs formes exactes et leur place précise dans l’ensemble. L’automne venu, il présenta une telle réalité que son exécution dans l’espace ne me demanda pas plus d’une journée. Il se rapporte sans aucun doute à l’époque de ma vie qui prit fin un an plus tôt, à la période de six mois passée heure par heure auprès d’une femme qui, concentrant en elle toute la vie, portait chaque instant sur un plan d’émerveillement pour moi. »

Une scénographie immersive

Dans une mise en espace conçue par Éric Morin, l’exposition présente des créations de Petrit Halilaj en écho aux sculptures et dessins de Giacometti. Un dialogue se crée entre les œuvres, notamment à travers l’installation de grands dessins inspirés par l’univers des «  Abetare », ces alphabets scolaires kosovars. Ce parcours met en évidence la porosité entre le dessin et la sculpture ainsi que la question de l’échelle dans la perception de l’œuvre. L’exposition rassemble une trentaine d’œuvres créées pour l’occasion et propose un regard croisé sur l’héritage de Giacometti et l’approche contemporaine de Halilaj. Un catalogue bilingue accompagne l’événement, et des visites guidées ainsi que des ateliers sont proposés.

Petrit Halilaj (né en 1986), Abetare Sylvio et Luna, 2024. Acier patiné.

Petrit Halilaj (né en 1986), Abetare Sylvio et Luna, 2024. Acier patiné. Photo service de presse. © Marjorie Brunet Plaza Courtesy the artist and Mennour, Paris

« Nous construisions un fantastique palais la nuit… », jusqu’au 8 juin 2025 à l’Institut Giacometti, 5 rue Victor Schœlcher, 75014 Paris. www.fondation-giacometti.fr