Ramsès, une exposition pharaonique à La Villette (2/2). Qui est Ramsès II ?

Relief peint représentant Ramsès II (détail). Nouvel Empire, XIXe dynastie.

Relief peint représentant Ramsès II (détail). Nouvel Empire, XIXe dynastie. © Sandro Vannini / Laboratoriorosso

Héritier d’une famille de militaires issue du Delta et fils de Séthi Ier, Ramsès règne de 1279 à 1213 avant notre ère. C’est le troisième et le plus brillant des pharaons de la XIXe dynastie (1292-1185 avant notre ère). Sa longévité à la tête de l’Égypte ainsi que le nombre impressionnant de ses femmes (cinq ou six grandes épouses et de nombreuses épouses secondaires) et de ses enfants (une centaine !) sont à la mesure de son règne grandiose.

Aussi spectaculaires soient-ils, les actes militaires de Ramsès II sont finalement peu nombreux et de courte durée. Le pharaon n’est pas un conquérant et ne mène que quatre années de guerre pendant tout son règne. La bataille de Qadech, au cours de laquelle il affronte les terribles armées hittites, a été rapportée par les sources égyptiennes comme une victoire. La réalité semble plus nuancée : si le pharaon ne semble avoir ni écrasé ses ennemis ni gagné la bataille, il a réussi à ce que ces derniers n’avancent pas en terres égyptiennes… En l’an 21 de son règne, en 1258 avant notre ère, Égyptiens et Hittites signent un traité de paix.

Un souverain bâtisseur

Ramsès II doit sa notoriété aux innombrables monuments et colosses qu’il fait édifier partout dans son empire. Parmi les édifices les plus connus, citons : le Ramesseum (temple de millions d’années) dans la nécropole de Thèbes, face à Louxor ; les temples d’Abou Simbel (temples de millions d’années) creusés pour le pharaon et son épouse Néfertary à la frontière soudanaise ; la tombe de Ramsès II et la tombe collective de ses fils dans la vallée des Rois ; la tombe de la reine Néfertary dans la vallée des Reines ; le temple d’Osiris à Abydos ; son temple de millions d’années à Abydos. Par ailleurs, il achève le décor de la grande colonnade de Karnak commencé par son père Séthi Ier. Il achève aussi pour ce dernier son temple de millions d’années à Abydos et celui de Qourna, sur la rive ouest de Thèbes. Il agrandit considérablement le temple de Louxor. Sur toutes les constructions antérieures, il fait apposer son cartouche, effaçant ses prédécesseurs ou se plaçant à côté d’eux, s’appropriant ainsi leur place et marquant durablement le paysage et les esprits. Enfin, tant par nécessités stratégique, politique, économique que symbolique, il fonde une nouvelle capitale dans le nord du pays, Pi-Ramsès, déplaçant ainsi le centre de gravité de l’empire. Ville et port menant à la Méditerranée, la cité devient le cœur battant du royaume. Démantelée plus tard, elle servira à la construction de Tanis, d’ailleurs longtemps confondue avec l’antique Pi-Ramsès… À sa mort (causée par une infection à la mâchoire) en 1213, son fils, Mérenptah, lui succède. Au Ve siècle avant notre ère, l’écrivain grec Hérodote nomme ce pharaon « Sésostris », ce qui entraîne une confusion entre Ramsès II et Sésostris III, qui dure des siècles. C’est aussi pour cela que l’exposition présente les bijoux de Sésostris III qui a pourtant régné cinq siècles auparavant. Cet amalgame souligne bien que le nom « Ramsès » est synonyme de « Pharaon », roi d’Égypte légendaire gouvernant le monde entier.

Relief peint représentant Ramsès II. Nouvel Empire, XIXe dynastie.

Relief peint représentant Ramsès II. Nouvel Empire, XIXe dynastie. © Sandro Vannini / Laboratoriorosso

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Ramsès, une exposition pharaonique à la Villette