Trois expositions en galerie à ne pas manquer en marge de FAB Paris

Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), Portrait de Marie-François-Denis Thomas, chevalier de Pange (1764-1796) (détail). Pastel, 41 x 33 cm. Collection privée. L'œuvre est exposée à la galerie Éric Coatalem.

Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), Portrait de Marie-François-Denis Thomas, chevalier de Pange (1764-1796) (détail). Pastel, 41 x 33 cm. Collection privée. L'œuvre est exposée à la galerie Éric Coatalem. © DR

Alors que FAB Paris investit le Grand Palais, les galeries Éric Coatalem, Alexis Bordes et Brame & Lorenceau offrent leurs cimaises à la curiosité des amateurs.

Greuze, l’enfance et la famille à la galerie Éric Coatalem

La galerie Éric Coatalem rend hommage à Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) avec cinquante-cinq œuvres pour certaines inédites, réunies grâce la générosité de vingt-cinq collectionneurs. Il s’agit essentiellement de portraits, d’œuvres sur papier au pastel ou à la sanguine et d’huiles sur toile. L’exposition a pour fil conducteur l’enfance et la famille, un thème maintes fois abordé par cet insigne artiste de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Souvent catalogué comme un peintre moralisateur en raison de ses scènes de genre portant un message édifiant, comme La Malédiction paternelle ou La Lecture de la Bible (tous deux conservés au Louvre), Greuze, qui fut adulé en son temps par les grands collectionneurs européens ou russes, connut une désaffection après sa mort avant de revenir en grâce à la fin du XIXe siècle.

Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), Portrait de Marie-François-Denis Thomas, chevalier de Pange (1764-1796). Pastel, 41 x 33 cm. Collection privée.

Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), Portrait de Marie-François-Denis Thomas, chevalier de Pange (1764-1796). Pastel, 41 x 33 cm. Collection privée. © DR

Préoccupé par la réalité du monde qui l’entourait, il sut analyser les aspirations sociales de ses contemporains tout en cherchant à les éduquer. Son œuvre accorde une place significative à l’enfant, souvent relégué à une place subalterne à l’époque. En témoignent la sensibilité et la douceur s’exprimant dans le Portrait d’Alexandre Brongniart réalisé à la sanguine sur papier vergé ou dans celui de Marie-François-Denis Thomas, chevalier de Pange, au pastel, qui font écho à de merveilleux tableaux tels que Le Petit Paresseux du musée Fabre de Montpellier et le Jeune garçon avec son livre de classe des galeries nationales d’Écosse.

Jean-Baptiste Greuze, Portrait d’Alexandre Brongniart (1770-1847). Sanguine sur papier vergé, 33 x 26 cm. Collection privée.

Jean-Baptiste Greuze, Portrait d’Alexandre Brongniart (1770-1847). Sanguine sur papier vergé, 33 x 26 cm. Collection privée. © DR

« Greuze, l’enfance et la famille », jusqu’au 20 décembre 2024 à la galerie Éric Coatalem, 136 rue du faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. Tél. 01 42 66 17 17. www.coatalem.com

Édouard Manet et ses contemporains chez Alexis Bordes

Alexis Bordes se penche sur l’impressionnisme, mouvement dont on a largement célébré le 150e anniversaire de la première exposition, dans les musées français au printemps dernier. La sélection met en avant une œuvre de jeunesse inédite d’Édouard Manet conservée de longue date dans une collection privée et jusque-là jamais proposée à la vente. Ce portrait de jeune garçon à la toque rouge, dit aussi Le Petit Alexandre, fut réalisé par l’artiste alors qu’il était à peine sorti de l’atelier de son maître Thomas Couture, qu’il quitta en 1856. Le tableau figura à l’exposition « Cent portraits d’homme du XIVe siècle à nos jours », organisée à la galerie Charpentier en 1952. On notera également deux huiles sur panneau d’Eugène Boudin décrivant des vues de Trouville à marée basse, datées de 1897.

Eugène Boudin (1824-1898), La jetée par marée basse, Trouville, 1897. Huile sur panneau, 35,1 x 26,2 cm.

Eugène Boudin (1824-1898), La jetée par marée basse, Trouville, 1897. Huile sur panneau, 35,1 x 26,2 cm. © DR

« Aux sources de l’impressionnisme : Édouard Manet et ses contemporains », jusqu’au 20 décembre 2024 à la galerie Alexis Bordes, 4 rue de la Paix, 75002 Paris. Tél. 01 47 70 43 30. www.alexis-bordes.com

La galerie Brame & Lorenceau célèbre le surréalisme

Dans le cadre des célébrations autour du surréalisme, l’exposition organisée par la galerie Brame & Lorenceau réunit les œuvres d’une trentaine d’artistes liés à l’histoire de ce mouvement. Le terme de « Sur-réalité » fut utilisé pour la première fois par Guillaume Apollinaire en 1917 au sujet du ballet Parade chorégraphié par Léonide Massine avec des décors et costumes de Picasso. Figure d’ailleurs au sein du parcours un dessin préparatoire de Picasso, datant de 1917, pour le personnage du Manager français dans ce ballet. Notons également un ensemble d’œuvres de Victor Brauner exécutées à l’encaustique avec des figures d’animaux et de personnages, qui traduisent l’esprit du chamanisme cher au surréalisme.

Victor Brauner (1903-1966), Composition tête, 1953. Parafine, aquarelle et encre de Chine sur papier, 50,7 x 65,4 cm.

Victor Brauner (1903-1966), Composition tête, 1953. Parafine, aquarelle et encre de Chine sur papier, 50,7 x 65,4 cm. © Adagp, Paris, 2024

« Sur-réalité, imprévue et moderne », jusqu’au 29 novembre 2024 à la galerie Brame & Lorenceau, 68 boulevard Malesherbes, 75008 Paris. Tél. 01 45 22 16 89. www.bramelorenceau.com