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Le dossier du mois : Homo athleticus

Mosaïque des jeunes sportives de la villa romaine du Casale, IIIe siècle. Incendiée en 1160, cette demeure est découverte en 1812 et fouillée en 1929. © Ghigo Roli, Bridgeman Images
Mosaïque des jeunes sportives de la villa romaine du Casale, IIIe siècle. Incendiée en 1160, cette demeure est découverte en 1812 et fouillée en 1929. © Ghigo Roli, Bridgeman Images

Une fois encore, l’archéologie vient bouleverser les idées reçues : qui aurait pu imaginer l’homme de Néandertal en lanceur de javelot confirmé, les jeunes Romaines en athlètes de haut niveau ou même en hardies gladiatrices ? Au fil des fouilles et des découvertes, de la Préhistoire aux temps modernes, une autre histoire du sport se dessine, qu’Archéologia, à travers ce nouveau dossier, vous dévoile. Une excellente lecture… olympique !

Au sommaire de notre dossier :

Comment (re-)connaître les sportifs du passé ?

Le mot « sport », issu du verbe desporter signifiant « s’ébattre », date des XIIe et XIIIe siècles. Longtemps, il a englobé tous les passe-temps, aussi bien l’équitation que des distractions paisibles comme la conversation. Aujourd’hui, il est envisagé comme la pratique répétée d’exercices physiques, que l’on maîtrise en s’entraînant. Grâce à l’archéologie, on comprend aujourd’hui mieux, en questionnant les vestiges, les structures du passé et même certains squelettes, la manière dont les corps s’« activaient ».

Pirogue néolithique découverte à Bercy (Paris, 12e arrondissement) creusée au feu et à la hache de pierre dans un tronc de chêne. © C. Valero, Inrap
Pirogue néolithique découverte à Bercy (Paris, 12e arrondissement) creusée au feu et à la hache de pierre dans un tronc de chêne. © C. Valero, Inrap

L’imagerie rupestre ou L’Équipe avant l’heure

En quoi les arts de la Préhistoire et de la Protohistoire pourraient-ils avoir un quelconque rapport avec le sport ? Si ce n’est que ramper au fond des galeries ou gravir les flancs des montagnes pour orner des parois est en soi un exploit sportif ! Avant l’Antiquité classique, le sport tel qu’on le connaît aujourd’hui – étroitement lié aux notions de loisir et de compétition – n’existait sans doute pas. Mais amusons-nous quand même à feuilleter l’imagerie rupestre et pariétale comme on tournerait les pages d’un quotidien sportif vieux de plusieurs milliers d’années…

Sépulture 192 d’un cavalier avar (peuple de Ciscaucasie) inhumé avec son équipement équestre (mors à aiguilles et étrier unique en fer). Nécropole mérovingienne d’Erstein (Bas-Rhin, France), fin du VIe siècle. © P. Rohmer, Inrap
Sépulture 192 d’un cavalier avar (peuple de Ciscaucasie) inhumé avec son équipement équestre (mors à aiguilles et étrier unique en fer). Nécropole mérovingienne d’Erstein (Bas-Rhin, France), fin du VIe siècle. © P. Rohmer, Inrap

Les gladiateurs romains : des sportifs de haut niveau

Sport spectacle typiquement romain, la gladiature a, durant plus de 600 ans, diverti les peuples de l’Empire. Originaires de Grèce, les duels en arme sont d’abord offerts aux défunts dans le cadre de cérémonies funéraires privées ; ils se développent ensuite en Italie centrale avant d’être peu à peu intégrés dans la société romaine et de migrer du sacré au profane. Ce nouveau sport voit alors le jour.

Des thermes pour sportifs ?

Dans le Pas-de-Calais, à Beutin, un édifice thermal avec deux circuits distincts, dont l’un semble avoir été dédié à des activités sportives, a été mis au jour en 2013 par les archéologues de l’Inrap. Si de nombreuses questions restent toujours en suspens, l’étude des lieux dévoile un réel intérêt des Romains pour diverses pratiques sportives.

Cavaliers mérovingiens

La période mérovingienne (VIe-VIIe siècles) offre un contexte idéal pour aborder la question de la pratique de l’équitation du passé. Les données anthropologiques et archéozoologiques témoignent ainsi, au sein des ensembles funéraires, de sujets équins montés et de leurs cavaliers. Elles aident à mieux comprendre les relations entre les humains et les chevaux lors de pratiques sportives.

Duellistes et « boxeurs » de la roche no 6 de Foppe di Nadro, en Italie. © d’après Centro Camuno di Studi Preistorici
Duellistes et « boxeurs » de la roche no 6 de Foppe di Nadro, en Italie. © d’après Centro Camuno di Studi Preistorici

Une passion médiévale : la pratique des échecs

Depuis l’an 2000, le jeu d’échecs est reconnu comme une activité sportive à part entière par l’implication physique que nécessite sa pratique à haut niveau et par les qualités de concentration et d’endurance dont témoignent les joueurs. Mais au Moyen Âge quelle était sa place ? Étude de cas grâce aux pièces découvertes à Mayenne.

Pions anthropomorphes, musée de Mayenne. © Hervé Paitier, Inrap
Pions anthropomorphes, musée de Mayenne. © Hervé Paitier, Inrap

Le jeu de paume, un sport moderne à la pointe de la recherche archéologique

Premier sport mixte de l’histoire moderne occidentale, le jeu de paume fait l’objet depuis 2007 de recherches inédites grâce à une série de découvertes dans villes et châteaux. Voici quelques points sur les maîtres-paumiers du Versailles de Louis XIII.

Les auteurs de ce dossier sont : Valérie Delattre, coordinatrice du dossier et archéo-anthropologue, Inrap, UMR 6298 ARTeHIS, université de Bourgogne ; Christèle Baillif-Ducros, anthropologue biologiste, Inrap/CAGT-Fossil team UMR 5288 (CNRS/UT3) ; Thierry Bernard-Tambour, cercle du jeu de paume de Fontainebleau ; Pascal Depaepe, directeur régional Inrap Hauts-de-France ; Jean-Yves Dufour, Inrap, UMR 7041 équipe Archéologies environnementales ; Alain Genot, attaché de conservation, archéologue au musée départemental Arles antique Jean-François Goret, archéologue au sein du pôle archéologie du Département d’Histoire de l’Architecture et d’Archéologie de Paris ; Mathieu Grandet, directeur du musée du château de Mayenne ; David Labarre, Inrap, UMR 8164 HALMA ; Jules Masson Mourey, docteur en Préhistoire de l’Université d’Aix-Marseille et chercheur associé au laboratoire TRACES (UMR 5608) de l’Université Toulouse – Jean Jaurès

Dossier à retrouver en intégralité dans :
Archéologia n° 633 (juillet-août 2024)
Sport et archéologie
81 p., 11 €.
À commander sur : www.archeologia-magazine.com

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