Azur Enchères disperse le fonds familial des Coustou

Attribué à Jean Baptiste Santerre (1651-1717), Portrait de Nicolas Coustou (1658-1733) (détail). Huile sur toile, 97 x 74 cm. Estimé : 12 000/15 000 €.

Attribué à Jean Baptiste Santerre (1651-1717), Portrait de Nicolas Coustou (1658-1733) (détail). Huile sur toile, 97 x 74 cm. Estimé : 12 000/15 000 €. Photo service de presse. © Azur Enchères

Un prodigieux trésor familial détenu depuis plus de trois siècles par les Brochant de Villiers, descendants directs du grand sculpteur Guillaume I Coustou, sera proposé à la vente par la maison Pichon & Nouvel-Deniau à Cannes le 22 octobre 2024, une découverte exceptionnelle pour l’histoire de l’art.

La mise à l’encan de ce fonds, inconnu jusqu’à ce jour, constitue sans aucun doute un événement. Il compte vingt-deux tableaux anciens, majoritairement des portraits de famille, ainsi que quelques sculptures et des manuscrits ; ce sont autant de pièces relatives à la famille et aux descendants des deux immenses sculpteurs que furent Nicolas et Guillaume I Coustou à qui l’on doit les célèbres Chevaux de Marly aujourd’hui conservés au musée du Louvre.

« Le plus émouvant de tous les tableaux est, sans aucun doute, le fougueux portrait de Nicolas Coustou qu’aurait brossé Jean Baptiste Santerre. »

Nous ne détaillerons pas ici cette galerie de portraits de qualité, montrant le plus souvent des membres de la famille Brochant de Villiers, certains dus à des peintres connus, tels Gueslain, Nonotte ou le baron Gérard. Le cabinet Turquin assure l’expertise des œuvres peintes.

Nicolas Coustou

Le plus émouvant de tous les tableaux est, sans aucun doute, le fougueux portrait de Nicolas Coustou qu’aurait brossé Jean Baptiste Santerre (12 000/15 000 €). De ce sculpteur, on connaissait nombre d’effigies peintes et sculptées le représentant, plein de noblesse, à l’âge mûr. Ici, c’est un jeune homme ardent de 28 ans qui nous est montré à son retour du palais Capranica, alors le siège de l’Académie de France à Rome ; il serre dans ses mains une réplique du Torse du Belvédère qu’il modela ou tailla dans le marbre dans la Ville éternelle.

Attribué à Jean Baptiste Santerre (1651-1717), Portrait de Nicolas Coustou (1658-1733). Huile sur toile, 97 x 74 cm. Estimé : 12 000/15 000 €.

Attribué à Jean Baptiste Santerre (1651-1717), Portrait de Nicolas Coustou (1658-1733). Huile sur toile, 97 x 74 cm. Estimé : 12 000/15 000 €. Photo service de presse. © Azur Enchères

Dans la même collection figurent le portrait présumé du père de Nicolas et Guillaume, François Coustou, sculpteur sur bois, ainsi qu’un portrait féminin où l’on pense reconnaître Agnès Houasse, épouse de Nicolas. Rappelons que François Coustou était le beau-frère du sculpteur Antoine Coysevox, lyonnais comme les Coustou.

Guillaume II Coustou

Guillaume I Coustou eut un fils prénommé lui aussi ­Guillaume, Guillaume II, à son tour sculpteur renommé. Son portrait par Alexandre Roslin (40 000/60 000 €) le montre à mi-corps, présentant la maquette d’un de ses chefs-d’œuvre : le monument funéraire du Dauphin, fils de Louis XV, et de son épouse Marie-Josèphe de Saxe, imposante construction en marbre conservée dans la cathédrale de Sens.

Alexandre Roslin (1718-1793), Portrait de Guillaume II Coustou (1716-1777). Huile sur toile, 92 x 71 cm. Estimé : 40 000/60 000 €.

Alexandre Roslin (1718-1793), Portrait de Guillaume II Coustou (1716-1777). Huile sur toile, 92 x 71 cm. Estimé : 40 000/60 000 €. Photo service de presse. © Azur Enchères

L’arrière-petit-fils

François-André Vincent a peint un charmant portrait d’enfant occupé à dessiner, qui n’est autre que le futur peintre Jules Robert Auguste, arrière-petit-fils de ­Guillaume I Coustou et fils de l’orfèvre Henri Auguste (80 000/120 000 €). Ce dernier est montré avec sa famille dans un amusant tableau de la collection, dû au baron Gérard, longuement décrit dans le Mercure français du 1er octobre 1798.

François André Vincent (1746-1816), Portrait de Jules Robert Auguste (1789-1850). Huile sur toile, 64,5 x 54,5 cm. Estimé : 80 000/120 000 €.

François André Vincent (1746-1816), Portrait de Jules Robert Auguste (1789-1850). Huile sur toile, 64,5 x 54,5 cm. Estimé : 80 000/120 000 €. Photo service de presse. © Azur Enchères

Les autres pièces mises en vente

Parmi les manuscrits mis en vente et expertisés par Thierry Bodin, outre des pièces, brevets et certificats concernant Nicolas et Guillaume Coustou, on trouve le Précis historique sur l’Art de la Verrerie (1800), gros volume manuscrit inédit relatant l’histoire de la ­Manufacture royale de Saint-Gobain. Il provient de la bibliothèque du géologue André Brochant de ­Villiers (1772-1840), qui a laissé deux autres manuscrits également en vente : un nécessaire de géologie ou de minéralogie de Jean Baptiste Ferat, et le Compendium de microscopie de Charles Lincoln. Son microscope est aussi proposé, de même qu’un grand triptyque et une nature morte réalisés par le comte Mniszech, peintre d’origine polonaise installé à Paris.

Rappelons qu’André Brochant de Villiers, inspecteur général des mines et directeur de la Manufacture de Saint-Gobain, était le beau-père de Marie-­Cécile Coustou (1825-1906), l’arrière-petite-fille de ­Guillaume II Coustou.

Vente Cannes, Pichon & Noudel-Deniau, le 22 octobre 2024 à 14h. www.azurencheres.com