Violent braquage au musée Cognacq-Jay : des trésors du XVIIIe siècle dérobés
Une intrusion « d’une grande violence » a eu lieu le 20 novembre dernier au sein de ce musée parisien si cher au cœur des amateurs du siècle des Lumières. Aucune victime n’est à déplorer, mais les malfaiteurs ont pu s’emparer de sept inestimables tabatières présentées dans l’exposition « Luxe de poche ».
Mercredi 20 novembre, vers 10h30. Niché dans la paisible rue Elzévir, située dans le IIIe arrondissement de Paris, le musée Cognacq-Jay vient d’ouvrir ses portes au public. Quatre individus cagoulés et armés de haches et de battes de base-ball font alors violemment irruption entre les murs de cet hôtel particulier du XVIIe siècle tout entier dédié à l’art du XVIIIe siècle.
Une funeste décision
Ils se précipitent à l’étage, dans les espaces de l’exposition « Luxe de poche » qui déploie une remarquable sélection d’objets précieux du siècle des Lumières et fracturent la vitrine qui constituait, pour quelques jours encore, l’écrin des prêts les plus insignes. L’exposition devait, en effet, fermer ses portes le 24 novembre car, victime de son succès, elle avait été prolongée de deux mois. Une décision qui se révèle aujourd’hui funeste.
Un désastre patrimonial
La perte est immense : les malfaiteurs s’emparent de sept précieuses tabatières, donc deux appartenant au musée du Louvre exécutées par Johann Christian Neuber et Daniel Baudesson, deux autres provenant des collections de la Couronne britannique – dont l’extraordinaire tabatière de Frédéric II de Prusse, ornée de près de 3 000 diamants sertis dans un décor de feuillage en or – et trois prêtées par le Victoria and Albert Museum.
Les sept tabatières emportées
L’espoir d’un miracle ?
« Considérant la valeur historique et le caractère précieux de ces pièces, le musée du Louvre et l’ensemble des services du ministère de la Culture faciliteront l’identification rapide de ces […] objets d’art dans le cadre des investigations en cours afin, notamment, de rendre difficile leur recel », précise la rue de Valois. La probabilité de retrouver ces trésors est hélas maigre. Un miracle demeure cependant possible : en avril 2018, l’inestimable reliquaire en or du cœur d’Anne de Bretagne était retrouvé intact, quelques jours après avoir été dérobé au musée Dobrée.