Le château de Castelnaud fête ses 40 ans d’ouverture au public

Le château de Castelnaud propose un passionnant voyage dans le temps qui séduit chaque année plus de 240 000 visiteurs. La journée du 22 mars, véritable concentré des savoir-faire et des expérimentations mis en œuvre par les historiens et les artisans d’art depuis quatre décennies sur l’éperon rocheux, s’annonce des plus festives. 

La cuisine du château de Castelnaud. © Guillaume Camps

Des escrimeurs parés de pied en cap (Académie d’Arts Martiaux Historiques Européens et association De Gueules et d’Argent) reproduiront avec précision les passes d’arme et les techniques des combats singuliers du XIII^e au XVI^e siècle, tandis que machines de guerre et armes à feu passeront à l’action pour mettre en scène l’attaque et la défense des châteaux forts (manœuvres réalisées par Renaud Beffeyte, compagnon charpentier expert en ingénierie ancienne et médiévale, et le groupe lorrain de reconstitution historique La Massenie de Saint-Michel 1473).

Démonstration de joute en armure au château de Castelnaud. © Jean-Baptiste Rabouan

À travers les attributs emblématiques du combattant médiéval, trois artisans d’art feront la démonstration de leur savoir-faire : Georges Jolliot, batteur d’armure qui fut l’un des premiers à se lancer dans la réalisation d’armures de plates complètes (elles sont composées de plaques de métal fixées sur des sangles ou des armatures de cuir), nous parlera de l’armure sur-mesure entièrement articulée ; Dominique Humbert mettra en couleur un pavois (grand bouclier) du XV^e siècle tandis que Gaël Fabre détaillera les différentes étapes de confection d’une épée médiévale réalisée d’après un modèle conservé dans les collections du château.

Essayage d'armure au château de Castelnaud. © Jean-Baptiste Rabouan

Cette journée festive se clôturera à 19h30 par un concert de Luc Arbogast, troubadour des temps modernes qui se fit remarquer lors de l’émission The Voice, librement inspiré de la musique médiévale et des traditions paysannes (spectacle gratuit sur réservation via la billetterie en ligne du château).

Bâti au XII^e siècle, le château de Castelnaud appartient au seigneur cathare Bernard de Casnac. Tombé entre les mains de Simon de Montfort lors de la croisade contre les Albigeois, il est brûlé en 1215 sur l’ordre de l’archevêque de Bordeaux. Au cours de la guerre de Cent Ans, l’édifice change plusieurs fois de camp entre les Anglais et les Français, avant d’être définitivement repris par les Français en 1442, puis abandonné à la Révolution. La forteresse envahie par la végétation est achetée en 1965 par Philippe et Véronique Rossillon. Classée au titre des Monuments historiques un an plus tard, elle bénéficie d’une première campagne de restauration entre 1974 et 1980. En 1983, le fils des propriétaires, Kléber, prend la direction du site et pérénise le travail entrepris par ses parents. Il inaugure le musée de la Guerre au Moyen Âge dès 1985. Une seconde campagne de restauration s’engage entre 1996 et 2005. Désormais dirigé par Geneviève Rossillon, la fille de Kléber, l’établissement poursuit plus que jamais son objectif : conserver, expérimenter et transmettre.

Salle des arbalètes au musée de la Guerre au Moyen Âge au château de Castelnaud. © Jean-Baptiste Rabouan

La forteresse offre à la visite l’une des plus grandes collections privées d’armes et armures anciennes, dont certaines pièces, particulièrement rares, contribuent à sa renommée mondiale. À l’extérieur, sur le bastion, sont alignées les reconstitutions d’engins de siège grandeur nature. Les équipes du château mettent l’expérimentation au cœur de leur politique culturelle (la reconstitution du trébuchet, à la fin des années 1980, en fut l’exemple le plus significatif) avec l’aide de spécialistes de tous horizons, historiens et artisans de renom. Afin de rendre l’histoire parlante et accessible à tous, le site propose un vaste programme d’animations tout au long de l’année (machines de guerre en action, essayage de costumes, spectacles, démonstrations…).

Visite thématique au château de Castelnaud. © DR