La Renaissance italienne se dessine à la Fondation Custodia
De récentes recherches menées sur l’exceptionnelle collection de dessins de la Renaissance italienne conservée au Museum Boijmans Van Beuningen à Rotterdam ont naturellement conduit à la présentation d’un florilège de plus d’une centaine de feuilles.
Cette exposition rend hommage aux artistes précurseurs du Quattrocento avec plusieurs études de Pisanello, Parri Spinelli ou Benozzo Gozzoli. Elle illustre aussi les importants foyers que sont Florence – 13 feuilles de Fra Bartolomeo, sur les 400 réunies dans la collection – et Venise – Vittore Carpaccio, Gentile Bellini, Véronèse –, sans oublier les ateliers des Bassano, Caliari ou Tintoret. On peut bien sûr admirer les maîtres les plus célèbres de la Renaissance, Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange, puis découvrir d’autres centres de création : romains, avec par exemple Jules Romain, Sebastiano del Piombo, émiliens avec Parmesan ou Corrège, et des écoles qui assimilèrent l’originalité de ces artistes. Le parcours s’achève avec des œuvres de la fin du XVIe siècle et du tournant des années 1600 – le Baroche, les Zuccaro, le Cavalier d’Arpin, les Carrache – qui annoncent le baroque et le classicisme.
De nouvelles attributions
Outre l’équipe du musée de Rotterdam, celle de la Fondation Custodia ainsi que plusieurs experts internationaux ont étudié ces feuilles et sont parvenus à établir, pour certaines, de nouvelles attributions ; d’autres restant sujettes à discussion comme une tête d’ange ou de jeune saint de Lorenzo di Credi ou d’Agnolo di Donnino del Mazziere. Qualité du trait, harmonie des compositions, modelé des visages, rendu des carnations, rapprochements avec d’autres œuvres, peintes ou dessinées, documents d’archives et biographie des artistes sont quelques-uns des éléments qui permettent de déterminer la main à l’origine de ces images. Celles-ci s’inscrivent dans une période caractérisée par une attirance pour l’Antiquité, un désir d’imiter fidèlement la nature et de représenter le corps humain de manière plus réaliste. À travers la variété des artistes, des sujets – scènes religieuses, paysages, architecture, animaux… – et des médiums – plume et encre, rehauts de blanc, lavis, pointe d’argent, pierre noire, sanguine… –, l’exposition compose un passionnant voyage à travers la Renaissance italienne, de la constitution d’une esthétique nouvelle aux derniers feux du maniérisme.
« Naissance et renaissance du dessin italien, la collection du Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam », jusqu’au 12 janvier 2025, Fondation Custodia, 121, rue de Lille, 75007 Paris. Tél. 01 47 05 75 19. www.fondationcustodia.fr
Catalogue (en anglais) sous la direction de Maud Guichané et Rosie Razzall, 296 p., 200 ill., 40 €.