Le média en ligne des Éditions Faton

Adjugé ! Le meilleur des enchères

Chine, période Minguo (1912-1949). Album apocryphe comprenant douze doubles-pages cartonnées (détail). Dimensions de chaque page : 47,7 x 73,8 cm. Vente Saint-Germain-en-Laye, SGL Enchères, 14 décembre 2024. Experts : cabinet Ansas, Papillon & de Léry. Estimé : 5 000/7 000 €. Adjugé : 562 480 € (frais inclus).

Chine, période Minguo (1912-1949). Album apocryphe comprenant douze doubles-pages cartonnées (détail). Dimensions de chaque page : 47,7 x 73,8 cm. Vente Saint-Germain-en-Laye, SGL Enchères, 14 décembre 2024. Experts : cabinet Ansas, Papillon & de Léry. Estimé : 5 000/7 000 €. Adjugé : 562 480 € (frais inclus). © SGL Enchères

En décembre dernier, outre le succès, à l’hôtel Drouot, de la vente de verrerie vénitienne, le château de Sceaux a pu préempter une toile de Jean Baptiste Corneille, tandis que le musée de la Compagnie des Indes de Lorient jetait son dévolu sur un rare couple de magots en terre cuite polychrome. 

Coupe sur piédouche en verre incolore

Voici une coupe sur pied en verre incolore moulé de côtes rayonnantes en relief et dorées, ornée de rosettes dorées en émaux polychromes à chaud. Sur la partie supérieure, elle est décorée d’un étroit ruban de points d’émail blanc, rouge et bleu sur un fond doré. Sous le ruban, un filet de verre incolore est appliqué, décoré également d’émail blanc. Au centre de la coupe se trouve une cocarde dorée en émail blanc, rouge et bleu. Souvent les armes d’une famille ou d’un pape décoraient le centre de ces coupes. L’émail est une peinture mise au point à l’aide d’un mélange de colorants et de poudre de verre dilués dans une substance huileuse. Jadis, pour faire adhérer cet émail à la paroi du verre, il fallait le chauffer à 1 000° C. A.B.

Venise, début du XVIe siècle. H. 6 cm, D. 24,7 cm. Vente Paris Drouot, Maison R&C, 10 décembre 2024. Expert : Sylvie Lhermite-King. Estimé : 10 000/12 000 €. Adjugé : 11 700 € (frais inclus).

Venise, début du XVIe siècle. H. 6 cm, D. 24,7 cm. Vente Paris Drouot, Maison R&C, 10 décembre 2024. Expert : Sylvie Lhermite-King. Estimé : 10 000/12 000 €. Adjugé : 11 700 € (frais inclus). © R&C

Délicate tazza à retortoli

Cette tazza en verre incolore est décorée de rares retortoli blancs assez larges, formant un décor rayonnant conférant à la pièce un aspect très délicat. Un verre semblablement orné, également à piédouche, est conservé au ­British Museum de Londres. La création des verres à retortoli daterait de 1527 et serait due à Filippo Catani, arrivé en 1483 à Venise. Cette invention se traduit par « de petites bandes de fils retordus, jamais réalisés jusque-là ». Le cristallo ainsi travaillé offre un décor en bandes parallèles de fils de verre « latimo » ou colorés. Dès 1540, ce commerce se développa et connut un immense succès à Venise ; il est d’ailleurs toujours pratiqué sur l’île de Murano. A.B.

Venise, milieu du XVIe siècle. H. 9,2 cm ; D. 16,9 cm. Vente Paris Drouot, Gros & Delettrez, 19 décembre 2024.CExpert : Sylvie Lhermite-King. Estimé : 20 000/25 000 €. Adjugé : 169 000 € (frais inclus).

Venise, milieu du XVIe siècle. H. 9,2 cm ; D. 16,9 cm. Vente Paris Drouot, Gros & Delettrez, 19 décembre 2024.CExpert : Sylvie Lhermite-King. Estimé : 20 000/25 000 €. Adjugé : 169 000 € (frais inclus). © Drouot / Gros & Delettrez

Fragment d’une Savonnerie de la Galerie d’Apollon

Ce fragment est la partie centrale du 12e (ou 13e puisque identique) tapis tissé pour Louis XIV pour la galerie d’Apollon, orné d’un carquois et portant les numéros 78 et 79 dans l’inventaire de Louis XIV, dont les bordures latérales typiques à oves ont disparu. Ces tapis, dont le dessin est attribué entre autres à Charles Le Brun, sont parmi les premiers spécimens de goût français. Mesurant initialement 8 mètres de long, ils furent dépecés à la Révolution, puis servirent de monnaie d’échange pour des fournisseurs, ce qui explique leur présence sur le marché et dans de nombreuses collections. É.F.

France, Manufacture de la Savonnerie, atelier des Lourdet, vers 1666. 414 x 318 cm. Vente New York, Christie’s, 12 décembre 2024. Estimé : 150 000/250 000 $. Adjugé : 151 200 $ (soit 148 100 € frais inclus).

France, Manufacture de la Savonnerie, atelier des Lourdet, vers 1666. 414 x 318 cm. Vente New York, Christie’s, 12 décembre 2024. Estimé : 150 000/250 000 $. Adjugé : 151 200 $ (soit 148 100 € frais inclus). © Christie’s Images Ltd 2025

Une toile de Corneille rejoint le château de Sceaux

L’origine de ce tableau est importante : il fit sans doute partie de la collection que Jean Baptiste Colbert initia au château de Sceaux, avant de rejoindre celles du marquis de Courtilloles dans la Sarthe. C’est d’ailleurs le château de Sceaux qui l’a préempté ici. Il s’agit du pendant d’un autre tableau vendu chez Tajan en juin 2023. Le style de Jean Baptiste Corneille s’apparente à celui de Le Brun, tout en étant influencé par la leçon des maîtres bolonais. Illustrant un texte de Vitruve, la présente toile figure la réception de l’architecte macédonien Dinocrate – dévêtu, portant une simple peau de lion sur l’épaule – par Alexandre qui rend la justice assis sur son trône. Souhaitant attirer l’attention de ce dernier par sa tenue d’Hercule, Dinocrate vient présenter son projet de restructuration du Mont Athos. Après cette rencontre, Dinocrate et Alexandre ne se quittèrent plus et Dinocrate fonda entre autres la ville d’Alexandrie. A.B.

Jean Baptiste Corneille (1649-1695), Dinocrate présente à Alexandre son projet pour le Mont Athos. Huile sur toile, 300 x 310 cm. Estimé : 80 000/120 000 €. Adjugé : 104 960 € (frais inclus).

Jean Baptiste Corneille (1649-1695), Dinocrate présente à Alexandre son projet pour le Mont Athos. Huile sur toile, 300 x 310 cm. Estimé : 80 000/120 000 €. Adjugé : 104 960 € (frais inclus). © Tajan

L’idolâtrie du roi Salomon selon Giordano

D’après les recherches effectuées, ce tableau est certainement le pendant d’un autre de l’artiste, David et le prophète Gad (Auckland Castle Museum), dont la date se situe vers 1685. À cette époque, Luca Giordano a déjà réalisé la coupole de la chapelle Corsini à Santa ­Maria del Carmine et les fresques de la bibliothèque du palais ­Medici Riccardi, avec une parfaite liberté d’invention. Il assimile alors l’art de Pierre de Cortone, Titien et Véronèse, puis se rapproche de Lanfranco, renouant avec un certain classicisme dû sans doute à l’intérêt qu’il porte aussi aux peintres français Le Brun et Mignard. Ensuite en 1692, il se rend à Madrid, appelé par Charles II d’Espagne. Le sujet de cette œuvre est l’idolâtrie du roi Salomon qui, dans ses dernières années, se détourna des commandements divins, incité par ses femmes à sacrifier aux idoles orientales. A.B.

Luca Giordano (1634-1705), Salomon sacrifiant aux idoles. Huile sur toile, 164 x 207 cm. Signé. Estimé : 200 000/300 000 €. Adjugé : 498 560 € (frais inclus).

Luca Giordano (1634-1705), Salomon sacrifiant aux idoles. Huile sur toile, 164 x 207 cm. Signé. Estimé : 200 000/300 000 €. Adjugé : 498 560 € (frais inclus). © Tajan

Préemption du musée de la Compagnie des Indes

Voici une paire de rares et grandes figurines représentant un couple de mandarins dit « magots », en terre cuite peinte traitée en polychromie. Les costumes sont superbement décorés à l’imitation de la soie. Les têtes sont amovibles et lestées par un plomb. Ce type de figurines représentant des magots fut exporté en Occident où il eut beaucoup de succès : Buckingham ­Palace en Angleterre, palais d’Amalienborg au Danemark, château ­d’Auguste Le Fort en Saxe… À Paris, le café Les Deux Magots (XIXe siècle) en fit son enseigne. Ces modèles furent aussi copiés par les différentes manufactures européennes de céramique : Chantilly, Saint-Cloud, Meissen dès 1710, Strasbourg…. La présente paire a été préemptée par le musée de la Compagnie des Indes de Lorient. L.S.

Chine, fin de la période Qianlong (1736-1795). Paire de figures représentant un couple de mandarins en terre cuite peinte, H. 84 cm. Vente Paris Drouot, Thierry de Maigret, 13 décembre 2024. Experts : cabinet Portier & associés. Estimé : 10 000/20 000 €. Adjugé : 39 000 € (frais inclus).

Chine, fin de la période Qianlong (1736-1795). Paire de figures représentant un couple de mandarins en terre cuite peinte, H. 84 cm. Vente Paris Drouot, Thierry de Maigret, 13 décembre 2024. Experts : cabinet Portier & associés. Estimé : 10 000/20 000 €. Adjugé : 39 000 € (frais inclus). © Drouot / Thierry de Maigret

L’insigne qualité de la porcelaine de Yongzheng

La panse bombée, les deux côtés moulés en léger relief de deux larges panneaux suivant la forme du vase, les anses en forme de perroquets, ces gourdes portent la marque à six caractères Yongzheng, en zhuanshu. Les montures en bronze doré sont d’époque postérieure. Cette paire de gourdes a été rapportée de Chine dans la deuxième moitié du XIXe siècle par l’abbé L. (1840-1920). Le bleu sacrificiel dit « Ji lan » est très rare sur les émaux chinois. Sous l’empereur Yongzheng, la cuisson des monochromes était parfaitement maîtrisée. Le 13 décembre dernier, la maison Joron-Derem avait adjugé un pot à gingembre de la même époque pour 57 200 € frais inclus (voir EOA n° 618, p. 93). L.S.

Chine, dynastie Qing, règne de Yongzheng (1723-1735). Paire de gourdes bianhu en porcelaine émaillée « bleu sacrificiel », H. 23,5 cm. Vente Paris Drouot, Christophe Joron-Derem, 17 décembre 2024. Experts : cabinet Portier & associés. Estimé : 100 000/150 000 €. Adjugé : 513 500 € (frais inclus).

Chine, dynastie Qing, règne de Yongzheng (1723-1735). Paire de gourdes bianhu en porcelaine émaillée « bleu sacrificiel », H. 23,5 cm. Vente Paris Drouot, Christophe Joron-Derem, 17 décembre 2024. Experts : cabinet Portier & associés. Estimé : 100 000/150 000 €. Adjugé : 513 500 € (frais inclus). © Drouot / Joron-Derem

Rare tapis de l’Ouest de la Chine

Ce petit tapis, dont les fondations et le velours sont en soie, fait partie d’un groupe volontiers dit du Turkestan oriental, notamment de Kashgar, surtout connu grâce aux publications de J. Mailey et M.-S. Dimand, conservateurs au Metropolitan Museum of Art de New York, et d’Eberhart Herrmann. À décor de lys et de swastika, et provenant d’une collection particulière, il serait l’un des quatre seuls exemplaires de ce type identifiés à ce jour. Sa rareté explique son prix. É.F.

Fin du XVIIIe siècle. Soie, 145 x 96 cm. Vente Fontainebleau, Osenat, 30 novembre 2024. Estimé : 80 000/100 000 €. Adjugé : 201 600 € (frais inclus).

Fin du XVIIIe siècle. Soie, 145 x 96 cm. Vente Fontainebleau, Osenat, 30 novembre 2024. Estimé : 80 000/100 000 €. Adjugé : 201 600 € (frais inclus). © Osenat

Surprise de taille pour un album apocryphe

Cet album comporte douze doubles-pages cartonnées illustrées de peintures à l’encre sur soie figurant des paysages lacustres et montagneux en diverses saisons. Il porte les signatures de ­Shuijin Daoren, nom d’artiste de Zhao Mengfu (1254-1322), de Qiang Guozhong (XVIIe siècle) et de Fuchen Jushi, futur Yongzheng. Le résultat obtenu correspondant à celui d’une provenance impériale, cet album contribue à la légende des grandes surprises que peuvent réserver les ventes aux enchères, chacun se faisant ensuite son opinion ! L.S.

Chine, période Minguo (1912-1949). Album apocryphe comprenant douze doubles-pages cartonnées. Dimensions de chaque page : 47,7 x 73,8 cm. Vente Saint-Germain-en-Laye, SGL Enchères, 14 décembre 2024. Experts : cabinet Ansas, Papillon & de Léry. Estimé : 5 000/7 000 €. Adjugé : 562 480 € (frais inclus).

Chine, période Minguo (1912-1949). Album apocryphe comprenant douze doubles-pages cartonnées. Dimensions de chaque page : 47,7 x 73,8 cm. Vente Saint-Germain-en-Laye, SGL Enchères, 14 décembre 2024. Experts : cabinet Ansas, Papillon & de Léry. Estimé : 5 000/7 000 €. Adjugé : 562 480 € (frais inclus). © SGL Enchères