Pays-Bas : un inestimable trésor archéologique visé par un violent cambriolage
Le heaume de Coțofenești dans les vitrines de l'exposition « Dacia. Empire of Gold and Silver » au Drents Museum à Assen aux Pays-Bas. © DR
Dans la nuit du 24 au 25 janvier, vers 3h45 du matin, une explosion a secoué Assen, ville néerlandaise située au nord-est d’Amsterdam. Des voleurs venaient de faire sauter une porte du Drents Museum afin de s’emparer d’œuvres présentées dans l’exposition « Dacia. Empire of Gold and Silver ». Trois bracelets et la pièce maîtresse de la présentation, le heaume de Coțofenești, ont été dérobés. Un modus operandi qui en rappelle d’autres : en novembre dernier, deux vols avec violence avaient visé le musée Cognacq-Jay à Paris et le musée du Hiéron à Paray-le-Monial, ciblant, là aussi, des objets précieux.
Le Drents Museum n’avait jamais connu un tel événement en 170 ans d’histoire. Le premier vol de son existence ne ciblait cependant pas ses propres collections, mais des œuvres prêtées par le musée national d’Histoire de Bucarest, en Roumanie. Ce dernier avait prêté une cinquantaine de pièces archéologiques dans le cadre de l’exposition « Dacia. Empire of Gold and Silver », qui s’achevait le dimanche 26 janvier.
Le Drents Museum à Assen, où des voleurs se sont introduits dans la nuit en faisant exploser une porte. © Adobestock
Le heaume princier de Coțofenești, chef-d’œuvre dace
Peuplant un territoire correspondant environ à la Roumanie et à la Moldavie actuelles, les Daces étaient réputés pour leur capacité à transformer les métaux précieux en de somptueux bijoux et objets. L’exposition d’Assen en dévoilait de précieux témoins, dont le heaume de Coțofenești, un objet princier daté aux alentours de 400 avant J.-C. Composé de trois plaques d’or soudées, il est orné en repoussé de motifs géométriques, anthropomorphes et zoomorphes. On remarque sur l’avant du heaume les yeux caractéristiques des productions princières de cette époque, aux pouvoirs apotropaïques.
Le heaume de Coțofenești, musée national d'histoire de Bucarest. Photo Ing. Marius Amarie
Les bracelets du pouvoir
Les malfaiteurs se sont aussi emparés de trois bracelets royaux. Ornés de serpents et de motifs végétaux, ces bracelets constituaient un insigne de pouvoir réservé aux aristocrates daces. Les motifs animaliers étaient très fréquents sur ce type de bijoux, assurant la présence symbolique de l’animal représenté aux côtés de son porteur. La police néerlandaise est d’ores et déjà sur la piste de suspects et a demandé l’aide d’Interpol et des habitants d’Assen.
L’un des trois bracelets royaux daces dérobés au Drents Museum et appartenant au musée national d’Histoire de Bucarest. Photo Ing. Marius Amarie.
