Trois joyaux du Finistère à (re)découvrir : Trévarez, Kerjean, Daoulas

Situé à l’extrémité de l’Europe et tourné vers l’ailleurs, le Finistère est un territoire entre terre et mer (2 263 kilomètres de côtes et 6 300 kilomètres de sentiers balisés !) qui met tous les sens en éveil avec ses innombrables festivals, ses spécialités culinaires, ses paysages à couper le souffle et quelque 800 monuments historiques… Nous vous proposons de sortir des sentiers battus, à l’écart des plages et des grandes villes, pour découvrir trois sites d’exception. Trois monuments qui portent les stigmates de leur histoire mouvementée mais qui sont aujourd’hui des havres de paix, nichés dans leur écrin de verdure.

Le jardin des simples de l’abbaye de Daoulas. © Didier Olivre/CDP29

Au fond de la rade de Brest, la charmante commune de Daoulas offre de multiples trésors. Le port et le moulin à pirouette, bien sûr, les belles demeures du XVII^e siècle, mais aussi l’abbaye médiévale, dont les vestiges se dressent à l’ombre de l’église romane. Après la Révolution, cette rare abbaye citadine, qui n’est déjà plus que l’ombre d’elle-même, change à plusieurs reprises d’affectation, jusqu’à son achat par le Département, en 1984. Le site est particulièrement apprécié pour ses remarquables jardins en terrasses dédiés aux plantes médicinales venues des cinq continents. Menthe-coq, belladone, camomille romaine et immortelle n’auront plus de secrets pour vous !

Les vestiges du cloître de l’abbaye de Daoulas. © Mathieu Le Gall/CDP29

Protégé par d’épaisses murailles et entouré d’un parc de 20 hectares, l’imposant château construit à la fin du XVI^e siècle par la famille Barbier impressionne d’emblée les visiteurs. Ce joyau de la seconde Renaissance en Bretagne témoigne de la prospérité, mais aussi des tensions religieuses que connaît alors la région. Déployé à travers 25 salles, le parcours permet d’en apprendre plus sur les seigneurs et marquis parfois hauts en couleur qui ont façonné l’histoire de cet édifice au destin contrarié (pillé à la Révolution, il est partiellement détruit au XIX^e siècle). Le site vibre au gré d’animations variées, comme les féériques « Nuits de Kerjean », qui mêlent musique Renaissance et spectacle son et lumière, jusqu’au 13 septembre.

Le château de Kerjean. © Dominique Diriou/CDP29

Découvrir Trévarez, c’est d’abord traverser le vaste parc où se succèdent parterres, sous-bois et massifs (les amateurs de plantes apprécieront ses remarquables collections de camélias, rhododendrons et hydrangeas). Puis l’éclectique château de briques et de pierres noires édifié par l’homme politique James de Kerjégu au tournant du XX^e siècle se dresse, tel un mirage au-dessus de la vallée de l’Aulne. Occupée par les Allemands, puis bombardée par les Alliés, l’immense bâtisse, dotée à l’origine du luxe et du confort moderne, s’endort durant plusieurs décennies… Son émouvante histoire se découvre au fil des salles (les dommages de guerre ont mis à nu sa structure métallique), des photographies anciennes et des archives.