Christian Deydier dévoile ses lointains trésors à Antiques and Art Fair Luxembourg
Éminent spécialiste de l’art ancien chinois, l’antiquaire de la rue de Seine présente, jusqu’au 2 février 2025, à l’occasion de la cinquantième édition du salon luxembourgeois, des pièces d’exception en terre cuite.
Antiques and Art Fair Luxembourg figure parmi les salons d’antiquités les plus visités d’Europe. La manifestation accueille chaque année une centaine de galeries et d’antiquaires internationaux.
Des Han aux Tang
Christian Deydier, qui doit sa renommée dans les milieux scientifiques et parmi les archéologues chinois aux recherches qu’il a effectuées sur les bronzes archaïques et l’orfèvrerie, ainsi qu’aux fouilles auxquelles il a participé, dévoile cette année de remarquables figurines en terre cuite datant des dynasties Han (206 avant notre ère-220 de notre ère), Wei du Nord (386-534 de notre ère) et Tang (618-907 de notre ère).
Sur la Route de la soie
« Certaines de ces pièces évoquent la Route de la soie, souligne l’antiquaire. En arrivant dans les villes de Samarcande ou Boukhara, les voyageurs venant d’Occident devaient, le plus souvent, quitter leurs chevaux pour prendre des chameaux. Ayant atteint Kashgar, ils avaient alors le choix entre deux itinéraires : soit prendre la route du Nord, qui passait par Kucha, Turfan et Dunhuang avant de rejoindre la capitale chinoise à Chang’an (aujourd’hui Xi’an – ville très connue aujourd’hui pour la découverte de l’armée en terre cuite du premier empereur chinois) soit prendre la route du Sud en longeant le plateau du Tibet et en passant par Khotan, Qiemo, etc., pour rallier Dunhuang ».
Chevaux et chameaux
Un rare ensemble de six statuettes en terre cuite grise avec des traces de polychromie datant de la dynastie des Wei du Nord nous laisse ainsi imaginer l’apparence de ces fameuses caravanes : on y distingue deux chevaux sellés, deux mules et un chameau bâtés, ainsi qu’un buffle tirant une charrette. Une joueuse de luth confortablement assise entre les deux bosses d’un chameau témoigne, quant à elle, de l’âge d’or de la Route de la soie pendant la dynastie Tang, époque de paix et de sécurité dans ce vaste territoire. La musicienne, vêtue d’une tunique et de hautes bottes, arbore une coiffure sophistiquée constituée de deux chignons retombant de chaque côté de sa tête. Le chameau, cou cambré et tête relevée, ouvre la gueule, saisi avec réalisme à l’instant où il blatère.
Gracieuses danseuses Han
Notons également deux ravissantes statuettes féminines de la dynastie Han, l’une représentant une danseuse levant les bras et faisant ainsi flotter dans l’air les deux longues manches de sa robe, et l’autre une servante qui, en signe de respect, élève ses mains jointes au niveau du visage, dissimulées dans les amples manches de son vêtement. Ces figurines funéraires – mingqi – témoignent de la vie quotidienne des empereurs et des aristocrates Han qu’elles accompagnaient dans l’au-delà.