Le livre de la semaine : si Versailles m’était conté

Écrit par Tsolinée Vacher, comédienne, metteur en scène et professeure de théâtre, qui crée des spectacles et des visites contées pour certains monuments historiques comme le château de Versailles, et illustré par Lola Pagnotta, il mêle, comme les prochains tomes attendus en 2025, fiction et faits réels afin de faire découvrir aux enfants la petite et la grande histoire du domaine de Versailles.

« Cannelle ferme les yeux pour ne pas voir arriver la lance dans sa direction. Elle entend le bruit des sabots sur le sol qui se rapprochent et pan ! Ouf ! Le Grand Dauphin ne s’est pas trompé de tête ! » © Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, 2024

La souris Cannelle vit donc à Versailles avec ses nombreux cousins et cousines, non loin des prestigieuses écuries. Au cours d’une de ses explorations, elle apprend que le fils du roi, le Grand Dauphin, organise un carrousel. Et si les souris pouvaient, elles aussi, préparer la fête et participer au défilé ? Voilà l’occasion de se glisser dans les coulisses de cet éblouissant spectacle équestre – Le Carrousel des Galants Maures de Grenade – qui a véritablement eu lieu le 4 juin 1685. Le succès est tel qu’une deuxième représentation est proposée le lendemain et que le Grand Dauphin décide d’en organiser un autre – Le Pompeux Carrousel des Galantes Amazones des Quatre Parties du Monde – l’année suivante !

« 4 juin 1685. Ça y est, le grand jour est arrivé ! Tous se parent de magnifiques tenues et de majestueuses coiffes. Cannelle et sa bande sont très excitées, elles vont être les plus élégantes du royaume. » © Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, 2024

Édifiées entre 1679 et 1682 sous la houlette de Jules Hardouin-Mansart, les écuries du château de Versailles se divisent en deux bâtiments identiques : la Petite et la Grande Écurie. La Grande Écurie, dirigée par le Grand Écuyer de France, appelé Monsieur le Grand, était principalement réservée aux chevaux dressés pour la chasse et la guerre ; la Petite Écurie, placée sous la responsabilité du Premier Écuyer, aux chevaux d’attelage. Chacune abritait également un manège pour l’entraînement des nombreux pensionnaires (plus de 2 000 bêtes !), des réserves, des greniers pour la paille et le foin et de nombreux logements. Les écuries royales ressemblaient à une véritable ruche où s’activaient chaque jour quelque 1 500 personnes. Aujourd’hui, la Grande Écurie abrite la galerie des Carrosses et la Petite, la galerie des Sculptures et des Moulages.

Vue de la Grande Écurie du château de Versailles. © Château de Versailles (dist. GrandPalaisRmn) / Thomas Garnier