Un chef-d’œuvre restauré : la rotonde de la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon
Grâce au financement de l’État, dont une partie provenant du « plan cathédrales » lancé en janvier 2021, 7,9 M€ ont été attribués à la restauration et à la valorisation de la rotonde de la cathédrale Saint-Bénigne. Depuis de nombreuses années, son état se dégradait et son ouverture au public était devenue impossible. Ce chef-d’œuvre de l’art pré-roman a été inauguré officiellement par la ministre de la Culture Rachida Dati le 9 janvier dernier.
Pour qui arrive à Dijon, la cathédrale Saint-Bénigne est un point de repère, sa flèche, son toit bourguignon et ses tours surplombant la ville. Deux personnalités en ont écrit l’histoire : saint Bénigne, martyr vers 200, réputé être l’évangélisateur de la Bourgogne, et Guillaume de Volpiano, nommé en 990 à la tête de l’abbaye dédiée au saint.
Une rare rotonde du XIe siècle
L’abbé italien supervisa l’édification de l’église abbatiale (détruite au XIIIe siècle), à l’est de laquelle il fit élever une rotonde comme il en existait alors dans quelques autres édifices religieux. Inaugurée en 1018, elle abritait le sarcophage de saint Bénigne. La rotonde se composait alors de trois niveaux surmontés d’une coupole, le niveau inférieur n’étant pas souterrain comme une crypte, mais au même niveau que l’église. À la fin du XVIIIe siècle, il fut décidé d’écrouler les deux étages supérieurs dans le niveau inférieur pour faire place à d’autres constructions. Ce niveau, comblé par les gravats mais préservé, a pu être restauré au XIXe siècle, en même temps qu’une sacristie néogothique était ajoutée au chevet de la cathédrale. On y accède par un escalier, le niveau de la rue étant aujourd’hui plus élevé qu’au Moyen Âge.
Sauver et valoriser
Bien que lacunaire, la rotonde constitue un précieux témoin et un chef-d’œuvre de l’art pré-roman. Elle était cependant très dégradée. Sous la houlette de l’architecte en chef des monuments historiques Martin Bacot, l’agence Archipat s’est chargée de sa restauration et de sa mise en valeur. Elle a également entrepris la restauration des façades de la sacristie, dont les pierres étaient abîmées : nombre d’entre elles ont été remplacées et les éléments de décor restitués.
La clarté retrouvée
La rotonde subissait des infiltrations d’eau depuis de nombreuses années. Sa mise en étanchéité a été réalisée grâce à la pose d’un nouveau revêtement dans la cour qui la surplombe. Les maçonneries ont été assainies et un enduit semblable à celui du XIXe siècle posé. Les éléments découverts lors des fouilles archéologiques menées entre 2020 et 2023, tel le départ des escaliers des deux tours qui flanquaient la rotonde, sont montrés. Le percement d’un oculus vitré rappelant la coupole d’origine permet à la lumière naturelle de baigner de nouveau les lieux. Unité et clarté magnifient ce chef-d’œuvre architectural et ses élégantes colonnes aux chapiteaux sculptés.
Objectif flèche
La rotonde sera accessible à tous grâce à la réalisation d’un nouvel escalier et d’un monte-personne bientôt opérationnel. Des dispositifs de médiation seront aussi installés. Prochain chantier à la cathédrale Saint-Bénigne : la flèche du XIXe siècle, dont la charpente en bois est la plus haute de France après celle de Notre-Dame de Paris. Elle sera déposée en 2026 pour une restauration complète qui devrait durer 5 à 6 ans et coûter 22 M€.
Visites guidées uniquement (durée : 50mn).
En janvier et février : les samedi et dimanche : 15h30 ; du lundi au vendredi : sur demande, pour les groupes à partir de 5 personnes.
Contact : secretariat@cathedrale-dijon.fr – 03 80 30 39 33
Tarifs : plein tarif : 5€ ; tarif réduit : 3€ (groupe à partir de 10 personnes, étudiants) ; gratuité : enfants, chômeurs, membres du clergé, membres du CMN et DRAC.