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Astronomie antique, secrets d’autoroute et or gaulois : 5 expositions qui font briller l’archéologie en septembre 2025 

Ensemble de contenants en verre du IIe siècle. Collections Fabrique des savoirs (Métropole Rouen Normandie).

Ensemble de contenants en verre du IIe siècle. Collections Fabrique des savoirs (Métropole Rouen Normandie). Photo service de presse. © Studio Albatros

De l’évolution des sciences astronomiques à la romanisation de la Gaule en passant par la sauvegarde des savoir-faire de nos ancêtres, voici une sélection des expositions de cette rentrée à ne pas rater.

Paris | À la recherche du geste perdu à l’École des Arts Joailliers 

Petite expo, petit bijou, grands effets ! C’est dans l’hôtel particulier de Mercy-Argenteau, superbement restauré, que se tient la nouvelle exposition « capsule » de l’École des Arts Joailliers (soutenue par Van Cleef & Arpels) ; elle nous présente, pour la première fois, les savoir-faire requis pour réaliser la réplique d’un objet, le magnifique torque en or gaulois (IIIsiècle avant notre ère) découvert au XIXsiècle à Montans dans le Gers et aujourd’hui au musée d’Archéologie nationale. Si l’objet conserve bien des zones d’ombre (pourquoi est-il si petit, pour qui et pourquoi a-t-il été réalisé – il aurait été découvert au sein d’un dépôt d’offrande contenant des lingots de fer), les quatre années de recherche en archéologie expérimentale, qui ont conduit à la production de sa réplique, permettent de mieux le comprendre. Ainsi la composition de l’or est, fait rarissime, très pure (99 %) ; il a été fabriqué uniquement par repoussé direct – une véritable prouesse technique, en témoigne Antoine Legouy, ciseleur-orfèvre et meilleur ouvrier de France, qui a créé la pièce ici exposée. L’occasion aussi de se rendre compte de l’importance des gestes, de leur préciosité et de leur sauvegarde (à laquelle s’emploie l’École des Arts Joaillers) à travers les siècles, voire les millénaires, afin qu’ils ne tombent plus jamais dans l’oubli… É. F.

Une des deux répliques du torque de Montans en or 24 carats.

Une des deux répliques du torque de Montans en or 24 carats. Photo service de presse. © L’École des Arts Joailliers, Benjamin Chelly

« Le geste retrouvé. Reconstitution du torque celte de Montans », jusqu’au 21 septembre 2025 à l’École des Arts Joailliers, hôtel de Mercy-Argenteau, 16 bis boulevard Montmartre, 75009 Paris. www.lecolevancleefarpels.com

Saint-Marcel | Écrire la romanisation

L’un des témoins les plus prégnants de la romanisation en Gaule demeure l’intégration singulière et progressive de l’alphabet latin à la langue gauloise. Si les peuples celtes pratiquaient déjà ces emprunts avec le monde grec et leur alphabet, c’est au fil des échanges commerciaux puis de la conquête romaine que l’écriture des Romains s’impose peu à peu. Inscriptions monumentales, graffiti, vase, épitaphes, dédicaces aux dieux ou encore pions inscrits, ici exposés et découverts sur le riche site d’Argentomagus, témoignent de ce phénomène et reflètent tout autant la vie quotidienne qui se développe sur l’oppidum des Bituriges. Remontant le temps jusqu’à la naissance de l’écriture cunéiforme en Mésopotamie, le parcours montre pourquoi l’écriture est si importante et fit entrer les Gaulois dans l’histoire. C. P.

Dédicace de Quintus Sergius Macrinus à Mercure Felix mise au jour à Argentomagus dans la domus dite de Macrinus, IIIe siècle. Calcaire.

Dédicace de Quintus Sergius Macrinus à Mercure Felix mise au jour à Argentomagus dans la domus dite de Macrinus, IIIe siècle. Calcaire. Photo service de presse. Ph. Riffaud-Longuespé

« Scripto Sensv, l’écriture à Argentomagus », jusqu’au 7 décembre 2025 au musée archéologique d’Argentomagus, Les Mersans, 36200 Saint-Marcel. Tél. 02 54 24 47 31 et www.argentomagus.fr

Elbeuf | L’archéologie à portée de main 

L’archéologie n’est pas réservée qu’aux experts, et la Fabrique des savoirs d’Elbeuf-sur-Seine le prouve avec sa proposition itinérante « Archéo, une expo à creuser », co-produite par le musée Saint-Raymond de Toulouse et l’association occitane Instant Sciences. L’occasion de (re-)découvrir la discipline sous un angle ludique et participatif, où l’on devient soi-même acteur de l’exposition. Enfilez casque, bottes et gilet (fournis) et plongez dans le quotidien des chercheurs. Dans le cadre de l’effort de médiation entamé par la Fabrique des savoirs, plusieurs niveaux de lecture, indiqués par un nombre de truelles, sont proposés pour chaque activité, au fil d’un parcours en trois étapes, dans le sillage de la méthode scientifique : la découverte, la fouille et l’analyse. D’abord, initiez-vous aux bases du métier et découvrez ses risques, ses outils et l’importance de l’enregistrement des données. Armez-vous ensuite de seaux, pinceaux et truelles pour déterrer vous-même divers objets et restes d’animaux. Après la fouille, place à l’examen ! Cinq postes de laboratoire sont dédiés à différents domaines : céramologie, archéozoologie, carpologie, numismatique et archéoanthropologie n’attendent que leurs futurs spécialistes. L’idée principale ici : apprendre en faisant ! L’exposition tisse également des liens avec l’histoire locale, la Normandie étant une terre exceptionnellement riche en vestiges. De nombreux objets découverts sur le site de la villa gallo-romaine d’Elbeuf se trouvent d’ailleurs dans la galerie permanente de la Fabrique des savoirs. Une belle manière de redécouvrir l’archéologie en famille et, pourquoi pas, d’éveiller des vocations… E. L.

Vénus dans une niche, IIe siècle. Collections Fabrique des savoirs (Métropole Rouen Normandie).

Vénus dans une niche, IIe siècle. Collections Fabrique des savoirs (Métropole Rouen Normandie). Photo service de presse. © Studio Albatros

« Archéo, une expo à creuser », jusqu’au 4 janvier 2026 à la Fabrique des savoirs, 7 cours Gambetta, 76500 Elbeuf. Tél. 02 32 96 30 40 et https://lafabriquedessavoirs.fr

Marseille | Des étoiles et des hommes

Avant de le traverser, l’humanité a observé, étudié et rêvé le ciel. Cette immensité lointaine a, depuis l’Antiquité, fasciné des générations de penseurs, de chercheurs ou de poètes. C’est cette histoire que le Mucem explore dans sa nouvelle exposition grâce à une centaine d’œuvres et d’objets. Le parcours retrace l’évolution des sciences astronomiques, des premiers relevés mésopotamiens, en passant par l’apport des savants arabo-musulmans du Moyen Âge, jusqu’aux révolutions de l’époque moderne, avec pour décor le Bassin méditerranéen. L’événement fait aussi la part belle au lien intime que chacun d’entre nous tisse avec les astres, dont témoigne l’exceptionnel L’astronome de Vermeer, prêté par le Louvre. C. P.

Apollon cosmocrator, Pompéi, Ier siècle. Fresque, 80 x 55 x 7 cm. Naples, musée archéologique national.

Apollon cosmocrator, Pompéi, Ier siècle. Fresque, 80 x 55 x 7 cm. Naples, musée archéologique national. Photo service de presse. © Fine Art Images / Bridgeman Images

« Lire le ciel, sous les étoiles en Méditerranée », jusqu’au 5 janvier 2026 au Mucem, 1 esplanade du J4, 13002 Marseille. Tél. 04 84 35 13 13 et www.mucem.org

Strasbourg | Sous l’autoroute, le passé 

À l’occasion de l’aménagement d’une portion d’autoroute, à l’ouest de Strasbourg, 62,3 ha ont été fouillés entre 2016 et 2019. S’associant avec les archéologues, le palais Rohan dévoile, dans sa nouvelle exposition, les résultats de cette opération d’envergure. L’histoire longue du territoire se révèle alors, au fil des changements du paysage ou du climat, et des sociétés qui se sont approprié cet espace du Paléolithique à la Première Guerre mondiale. Les nombreuses sépultures mises au jour livrent des informations émouvantes, et cruciales, sur celles et ceux qui vécurent à l’orée de la capitale alsacienne. Véritablement pédagogique, le parcours s’attache à présenter les techniques de l’archéologie, souvent méconnues du public, au sein d’une démarche immersive – à l’image du silo de Berstett, reconstitué pour l’occasion. C. P.

Vase à visage en céramique, IIIe‑IVe siècles. Breuschwickersheim, Fouille Éveha.

Vase à visage en céramique, IIIe‑IVe siècles. Breuschwickersheim, Fouille Éveha. Photo service de presse. © Musées de la Ville de Strasbourg, M. Bertola

« Un passé incontournable, les découvertes de l’A355 », jusqu’au 21 juin 2026 au musée de la Ville de Strasbourg, 2 place du Château, 67000 Strasbourg. Tél. 03 68 98 50 00 et www.musees.strasbourg.eu

Castelnaud | Le château fête ses 40 ans d’ouverture au public

Cela fait 40 ans que le château de Castelnaud a ouvert ses portes au public. Depuis 1985, cette forteresse médiévale, surplombant la vallée de la Dordogne, abrite le musée de la Guerre au Moyen Âge. Là est conservée l’une des plus grandes collections privées d’armes et armures anciennes, dont certaines pièces, très rares, contribuent à sa renommée mondiale. Détruite puis rebâtie au XIIIsiècle après la croisade contre les cathares, agrandie après la guerre de Cent Ans, abandonnée à la Révolution, la forteresse est finalement classée au titre des Monuments historiques en 1966. Restauré à plusieurs reprises, l’établissement, propriété du groupe Kléber Rossillon, poursuit plus que jamais son objectif : conserver, expérimenter et transmettre afin de rendre l’histoire parlante et accessible à tous. S. D.-G.

Vue du château de Castelnaud.

Vue du château de Castelnaud. Photo service de presse. © Jean-Baptiste Rabouan

Château de Castelnaud, 24250 Castelnaud-la-Chapelle. Tél. 05 53 31 30 00 et www.castelnaud.com